Artiste
Ouidah, Bénin
Avec dix-sept albums à son actif et récompensée par de multiples prix (dont 4 Grammies), Angélique Kidjo est l’une des plus grandes voix d’Afrique.
Née en 1960, dans les heures chaotiques de la Révolution béninoise avec l’indépendance chevillée au corps, elle découvre la musique avec les yéyés. Appréciée très tôt du public pour son caractère bien trempé, elle a pour modèle Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine et grande militante de la paix et de l’antiracisme. La jeune Angélique est loin de se douter qu’elles partageront la scène plusieurs années plus tard. Le producteur Ekambi Brillant la découvre et signe son premier disque Pretty en 1980.
Son succès la propulse sur la scène politique pour servir l’image d’un pouvoir autoritaire. Elle fuit Cotonou pour la France. Elle y découvre une diversité musicale inédite mais est également confrontée au racisme et à l’ignorance du continent africain.
Déracinée, sans repère, il en faut plus pour la décourager. Cette fragilité devient une force lors de sa toute première audition avec une reprise de « Toulouse » de Claude Nougaro et ses paroles évocatrices : « Qu’il est loin mon pays, qu’il est loin ».
Choriste puis chanteuse du groupe de jazz Pili Pili, elle est mise en lumière par Chris Blackwell, fondateur d’Island Records (Bob Marley, U2…). Il lance sa carrière solo avec un visuel marquant, où Angélique Kidjo campe une femme africaine moderne, éloignée des clichés de la world music - terme naissant qu’elle et Miriam Makeba rejettent pour sa dimension post-coloniale.
Pochette de l'album Logozo (1991). Crédits : Tom Watson
C’est un tournant dans la carrière d’Angélique Kidjo : elle réalise son rêve d’enfant en chantant en première partie de son idole. Son travail de synthèse des musiques africaines comme son aisance à évoluer dans un répertoire varié (jazz, gospel, funk…) participent à faire reconnaître la richesse musicale de l’Afrique à l’international. Le tout porté par une voix singulière, tantôt malicieuse, cinglante ou puissante qui chante en français, anglais ou fon – sa langue maternelle.
Comme la musique qu’invente Angélique Kidjo ne se limite à aucune étiquette, elle multiplie les collaborations bigarrées (Peter Gabriel, Philipp Glass, Carlos Santana ou plus récemment MHD) et les voyages qui nourrissent son univers (au Brésil ou aux Etats-Unis, à la rencontre de la diaspora noire).
Après avoir côtoyé les plus grandes figures de la planète, la chanteuse et compositrice reste très engagée dans le travail de mémoire collective autour de l’esclavage mais aussi de la condition féminine. Elle porte ces combats par la musique (concert pour la fondation Mandela, investiture de Barack Obama…), via son statut d’ambassadrice de l’UNICEF et avec la création de la fondation Batonga pour la scolarisation des jeunes filles africaines.
En 2022, après avoir remporter son 5ème Grammy Award grâce à son album Mother Nature.
Angélique Kidjo collabore avec le trompettiste Ibrahim Maalouf pour créer l’album Queen of Sheba, inspiré de la légende de la fameuse Reine de Saba, dont la chanteuse veut rappeler qu’elle incarne un lien culturel très ancien entre l’Afrique et le Moyen-Orient. L’album comporte sept pistes, chacune résolvant une énigme posée par la Reine à Salomon, le riche et sage roi d’Israël, quand elle vint le rencontrer à Jerusalem, selon la Bible. Cette collaboration musicale mêle les sonorités africaines et orientales et offre un voyage à travers le temps, soulignant l’aspect cyclique de la vie.
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