Ziak

Les modes de l’industrie musicale sont bien souvent issues de la culture des Noirs anglophones, et la drill ne fait pas exception à la règle. En effet, nos rappeurs français se réapproprient savamment les codes de la drill anglaise, ce qui crée un nouveau sous genre et même des disques d’or.
La carrière de Ziak, digne représentant de la drill hexagonale, explose en ce moment. Mais comment en est-il arrivé là ?
L’homme natif d’Evry cultive son anonymat. Pas de bio sur internet, pas de photo, pas de date de naissance. Du moins, officiellement. Officieusement, certains rappeurs connaîtraient son véritable visage et lui reprocheraient d’être un enfant de chœur qui joue les gangsters, allant jusqu’à le menacer sur les réseaux sociaux. Cette histoire souligne le rôle central de la « street cred », autrement dit la légitimité et l’authenticité perçue par les pairs, dans l’industrie du rap. Et la street cred de Ziak, elle est fondamentale.
Le rappeur mobilise les codes de la drill anglaise pour construire son personnage, un caïd qui gère un business de drogues dures peu coupées, un tueur froid et sans identité. Ziak a su utiliser des gimmicks devenus ses marques de fabrique – « Libérez tous mes copains » - , sa stratégie de l’anonymat est un formidable outil de comm’. Il apporte un soin à son image tant par le clip que par les textes. Enfin, sa voix grave, ses rimes, et son flow ont instantanément attiré l’attention de tout le rap game.
Malgré les doutes sur sa crédibilité, Ziak poursuit sur sa lancée en enchaînant les millions de vues. La drill française s’est distinguée grâce à des rappeurs certifiés qui développent chacun un univers spécifique : Gazo l’Original Gangsta, Freeze Corleone et son crew le 667, Ashe 22 arborant son bracelet électronique.