Théorbe

Instrument

Le théorbe en quelques mots

Créé à la fin du XVIe siècle, le théorbe appartient à la famille des instruments à cordes pincées, dans laquelle se trouve son proche cousin : le luth. Instrument crucial dans la musique baroque du XVIIe siècle, il se distingue par son long manche impressionnant allant parfois jusqu’à deux mètres. Tout comme le luth, sa caisse de résonance est bombée et souvent ornée de rosaces décoratives. Le théorbe se distingue du luth par la présence de deux chevilliers. Les cordes graves sont attachées au chevillier supérieur et sont jouées à vide. Le joueur de théorbe doit ainsi les accorder avant l’exécution du morceau car chaque corde grave ne peut faire sonner qu’une seule note. Au second chevillier sont attachées les cordes destinées à faire sonner les notes plus aiguës. Dans ce cas, les notes peuvent varier grâce à la touche sur laquelle le joueur appuie selon la disposition des différentes frettes.

Le théorbe a deux variantes principales : le théorbe romain, aussi appelé chitarrone, et le théorbe de Padoue. Le second est plus petit et donc a moins de puissance acoustique. Plus grave et plus sonore que le luth, le théorbe est adopté dans le cadre de la basse continue, l’accompagnement du chant, et comme instrument soliste. Cependant, l’instrument disparaît progressivement au cours du XVIIIe siècle car l’esthétique classique n’a plus besoin d’un instrument d’accompagnement. En effet, la famille des cordes est de plus en plus sollicitée pour remplir le rôle harmonique et de la basse. Le théorbe connaît un renouveau au XXe siècle avec la redécouverte de la musique ancienne.

Le répertoire du théorbe comprend des œuvres de nombreux compositeurs italiens, français et allemands (Piccinini, Kapsberger, Pinel, Visée, Weiss). Les compositeurs ont trouvé dans le théorbe une richesse expressive par la dynamique importante des nuances, les possibilités de faire résonner l’harmonie avec la présence des basses et sa couleur claire. Le théorbe est ainsi un digne ambassadeur de la musique baroque par son allure imposante et raffinée, et par l’esthétique musicale qui peut se déployer grâce à cet instrument.

Par Guillaume Dubigny. Crédits photo vignette : © Jean-Marc Anglès / Musée de la Musique

Playlist

"Passacaglia" de Giovanni Girolamo Kapsberger par Francesca Benetti, 2020

3:36

"Ciaconna in Partite Variate" d'Alessandro Piccinini par Thomas Langlois, 2023

3:49

"Histoires d'instruments : luth, archiluth, théorbe" par Thomas Dunford, Philharmonie de Paris, 2017

5:09

"Pièces de théorbe et de luth, Suite No. 7 : III. Sarabande" de Robert de Visée par Jean Rondeau et Thomas Dunford, Chapelle N. D. du Bon Secours, Paris, 20 décembre 2017

2:40

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