Morceau
1968, année terrible pour le mouvement des droits civiques aux États-Unis. Trois ans après Malcom X, c’est Martin Luther King qui est assassiné. Le pays est endeuillé par les violences raciales et les émeutes. La lutte des Afro-Américains pour leurs droits se durcit. C’est dans ce contexte extrêmement tendu que les Jeux Olympiques de Mexico se tiennent en octobre. Une course en particulier marquera l’histoire de l’athlétisme, l’Histoire tout court : le 200 m Homme. Deux Afro-Américains remportent la médaille d’or et la médaille de bronze après moins de vingt de secondes de course épique, explosive et glorieuse. Tommie Smith et John Carlos décident de faire passer un message sur le podium. Ils brandissent haut leurs poings gantés de noir et baissent la tête en signe de soutien au mouvement des droits civiques. Ils risquent gros.
Leur geste est retentissant. Il est entendu en France par Jean-Max Brua, chanteur, poète et parolier, qui écrit « 200 mètres » comme un hommage à ces champions noirs. Le morceau est interprété avec force et émotion par Francesca Solleville, grande dame de la chanson politique. Les paroles mettent en miroir les violences subies par les Afros-Américains pourchassés, lynchés, sur qui on lâche les chiens et qui courent pour leur vie et ce magnifique sprint des athlètes victorieux. Ces derniers a pu courir comme des hommes libres, acclamés pour leur talent et leur travail. La musique accompagne l’interprétation de Francesca Solleville, haletante et exaltée, sur un rythme effréné. À la fin, la chanteuse exulte sous les applaudissements, faisant vibrer l’auditeur jusqu’à la ligne d’arrivée.
Ils sont huit sur la ligne de départ Trois blancs, cinq noirs Trois blancs, cinq noirs Sacré damier! Ils ont tendu leurs bras Ils ont levé leur tête Au bout de ce couloir étroit Le cœur dément…
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