Afrika Bambaataa

Né en 1957 à New York aux Etats-Unis, Afrika Bambaataa, de son vrai nom Lance Taylor, est un rappeur, DJ et musicien afro-américain considéré comme un des pionniers du mouvement hip hop avec Grandmaster Flash et DJ Kool Herc. Vraisemblablement d’origine jamaïcaine et barbadienne, élevé les quartiers chauds du Bronx, Bambaataa cultive le mystère et le secret sur sa vie. ll baigne depuis toujours dans un environnement de lutte pour la cause des droits civiques des Noirs américains. Dans un quartier gangréné par le crime où lui-même fût chef de gang, le jeune homme prône la paix en organisant des block parties, fêtes de quartier mêlant musique et breakdance, en guise de réconciliation. La musique comme moyen d’occuper les jeunes, de les valoriser et de les ramener dans le droit chemin, en somme.
La musique prend de plus en plus de place dans sa vie. Afrika Bambaataa s’inspire tant de la soul, du funk, que des musiques du monde. Voyou dans une première vie, Afrika Bambaataa devient activiste engagé contre la violence à la mort de son cousin dans une fusillade. Il fonde la Zulu Nation, organisation internationale pacifiste, afin de combattre les gangs et de mettre fin par la musique à l’escalade de violence. Nous sommes au début des années 1970 : le hip-hop est né. Quelques années plus tard, c’est son morceau phare « Planet Rock » et ses tournées qui permettent de diffuser ce nouveau genre à l’échelle mondiale. La Zulu Nation s’exporte et atteint la France au début des années 1980, popularisée par l’émission culte H.I.P. H.O.P. Son slogan « Peace, Unity, Love and Having Fun » (« paix, unité, amour et s’amuser ») et des principes d’honnêteté, d’épanouissement et de droiture morale ont des effets puissants sur des ados pauvres et oubliés. L’organisation subsiste encore aujourd’hui et Afrika Bambaataa a sorti pas moins d’une vingtaine d’albums et d’EP jusqu’en 2006. Dix ans plus tard, l’image de l’ « Amen-Ra » du hip hop est sérieusement écornée par de premières accusations d’agressions sexuelles sur de jeunes garçons, appuyées par une nouvelle plainte en 2021. L’utopie sociale et musicale d’Afrika Bambaataa ne s’en relèvera pas.