Alice Animal

Timide ou expansive ? Quelle nature se dissimule derrière le goût de cette jeune femme pour les pseudonymes ? D’abord Aless, puis Alice Animal après un premier album, Théogonie, né dans les fameux studios Real World, terrain de jeu planétaire de Peter Gabriel, où la jeune guitariste virtuose prend ses marques pour le futur. Rien que ça. Elle délaisse la guitare folk pour l’électricité, nourrie de références pieusement assimilées dans un cadre familial où l’on sait ce qu’est le rock. De Led Zeppelin à Suzi Quatro, de St. Vincent à PJ Harvey, les sources sont nombreuses et vives. Et aussi francophones, comme le prouve Tandem, un second album, conjugué à de nombreuses collaborations avec Batlik ou Kent, ces chanteurs à la plume exigeante et musiciens subtils, qui font naître un concept, Alice Animal, dans lequel la musicienne donne libre cours à ses envies d’exprimer sa créativité où rêverie et poésie se parent d’une agressivité tout électrique. Son chant expressif a gagné en assurance, en liberté.
Riot Grrrl band à la française, Alice Animal est devenu un power trio composé d’une chanteuse-guitariste, d’une batteuse et d’une bassiste. Le trio joue du rock français, joliment cousu. Au fil des concerts il affiche plus de nerfs, plus de reliefs, plus de puissance avec des chansons qui gagnent en intensité et en profondeur. Ça vient de l’estomac, des tripes, du coeur.

La chanteuse française n’en est pas moins européenne et travaille avec des musiciens à Londres (Jim Lawton chanteur et songwriter du groupe Electric Enemy) et Vim and the Nation, et à Berlin (Erik Alcock (compositeur et arrangeur avec Pink, Eminem ou Céline Dion).

Dans le clip de sa chanson “Tandem”, on passe rapidement d’un décor de tours de La Défense, aux forêts et montagnes de l’Irlande pour terminer au studio Luna Rossa. Est-ce pour nous suggérer qu’elle voit grand et loin mais garde les pieds sur terre ?