Artiste
Paris, France
Ana Tijoux est sans doute la plus grande référence en termes de rap féminin sur le continent latino-américain. Toute en dualité, elle est chanteuse et rappeuse, et détentrice d’une double nationalité franco-chilienne. Les parents d’Ana Tijoux s’exilent en France lors de la dictature militaire de Pinochet (1973-1990), et l’artiste naîtra ensuite sur le sol français où elle passera les quinze premières années de sa vie. Alors que la démocratie revient dans son pays natal, Ana Tijoux s’installe durablement au Chili dès 1993. Elle y débute sa carrière dans le monde du hip-hop, en groupe d’abord, puis en solo à partir du milieu des années 2000.
Sa notoriété grandit et c’est son second album solo en 2009 qui marque le début de son immense succès. L’album 1977, année de sa naissance, l’identifie comme la grande rappeuse que l’on connaît aujourd’hui. Dans cet album, elle explore son parcours de vie, entre la France et le Chili. Le single éponyme a rejoint la BO de FIFA 11 et celle de la série Breaking Bad et l’album est récompensé aux Grammy Awards.
Sa carrière explose, et se poursuit avec son album phare sorti en 2014, l’incontournable Vengo. Un sans-faute, du début à la fin, lui aussi nommé aux Grammy Awards. Le flow y est juste, tranchant, percutant. Les morceaux sont des cris de colère, et c’est là qu’Ana Tijoux révèle toute l’étendue de ses engagements. Elle partage un album profondément politique, se posant comme porte-parole des luttes chiliennes, latines, et universelles. Les morceaux traitent de thèmes forts : les violences patriarcales avec le très puissant « Antipatriarca », le néocolonialisme avec « Oro Negro », les inégalités mondiales avec « Somos Sur », et bien d’autres encore. La production de l’album montre un travail de réflexion sur son identité créative. On y reconnaît des influences rap des années 90, du funk brésilien, mais aussi des rythmes latins avec parfois des emprunts à des instruments traditionnels, comme la flûte de Pan.
Depuis 2016, Ana Tijoux cherche à s’affranchir des maisons de disque et lance son propre label, Mizuko Records. De nouveaux morceaux sortent régulièrement et l’artiste s’accorde des détours hors de la sphère du rap, avec des titres comme « Calaveritas » par exemple. Ana Tijoux reste liée à l’actualité et à ses engagements, elle publiera ainsi plusieurs morceaux liés à la révolte d’octobre 2019 au Chili (« Cacerolazo », « Rebelión de Octubre »). Elle collabore également avec d’autres musiciens et musiciennes latino-américains, notamment avec la plus grande rappeuse argentine, Sara Hebe, sur le morceau « Almacen de Datos ».
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