Anetha

Etre DJ et fondatrice de label, c’est se consacrer pleinement, corps et âme, aux musiques électroniques. C’est ce que fait Anetha, après des études d’architecture. Elle commence la production en achetant des boites à rythmes, un clavier-maitre et des plug’in numériques, ce qui lui fait découvrir l’étendue des possibles dans le domaine la MAO, depuis son appartement parisien. Dès ses débuts, c’est au sein de son propre home-studio qu’elle compose, mixe et remixe de la techno, de la transe, du break.

Sa musique se popularise au fil de ses voyages et des dj-set qu’elle est invitée à faire à Paris, Berlin, Londres ou Barcelone. Elle devient en quelques années une figure incontournable de la techno en Europe, dans un domaine majoritairement dominé par des hommes. Portant haut ses convictions féministes et écologiques, Anetha participe du renouveau de ce courant musical en effervescence. Ses productions sont tantôt sombres, tantôt festives, composées d’un kick tranchant et rapides et de synthétiseurs acid ou rave, principalement. Sur son album Motherheart, les sonorités sont minimalistes et sans fioritures, laissant toute sa place à l’expression de ses prises de position pour la liberté des femmes à disposer de leur corps et contre toutes les oppressions patriarcales et de genre.

Elle fonde en 2019 son propre label Mama Told Ya, espace d’expérimentation et de création à rebours d’un catalogue sans fin de sorties digitales uniformisées, dont la vocation est de « faire sortir chaque signature de sa zone de confort » (interview dans Resident Advisor en 2021). On y retrouve son ami Mac Declos par exemple, figure montante de la techno parisienne.

Dans le prolongement, elle fonde le collectif Mama Loves Ya qui pousse à la transition écologique dans les musiques électroniques. Elle incite les artistes à réduire les trajets en avion ou réduire, en poussant auprès des bookeurs au regroupement des dates dans une même zone géographique. Elle préconise aux festivals de consommer local et bio et de réduire l’utilisation de plastiques. Ce collectif agrège aussi des fabricants d’enceintes photovoltaïques ou des presses de vinyles en matériaux recyclés.