Groupe
Bourg-la-Reine, France
Derrière ce drôle de nom se cache un collectif de neuf musiciens, lancé en 2010 par deux éducateurs spécialisés, Claire Mahé et Christophe L’huillier, lui-même guitariste. L’originalité d’Astéréotypie ? La plupart de ses membres sont autistes. Le projet est le fruit d’ateliers d’écriture en IME où la matière brute créée par les patients a donné envie à L’huillier de pousser l’expérience pour en faire des chansons. Et ça tient carrément la route. Textes bizarres déclamés en spoken word fascinant dans un genre post-rock hypnotique, Astéréotypie creuse son sillon chez les curieux. Arthur B. Gillette et Eric Tafany du groupe Moriarty rejoignent l’aventure après la sortie du premier disque, autoproduit. En 2018, le second album, L’énergie positive des dieux, sortira sur Air Rytmo, le label de Moriarty. La palette d’Astéréotypie est riche entre sensibilité dans « Le cachet » et révolte avec « Colère », en passant par des passions très personnelles dans « Septième art ». En 2022, Yohann, Claire, Félix, Aurélien et Stanislas accompagnés de leurs musiciens remettent le couvert avec Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme, troisième album à leur image : surprenant, décalé mais toujours de bon goût.
Au départ, j'étais assez réticent. Les autistes, on a tendance à leur faire chanter des trucs sur la paix dans le monde dans des chorales, et je ne voulais pas faire de concessions là-dessus. Puis ils ont commencé à m'inspirer. Les trucs bizarres qu'ils disaient en réunion, leur façon particulière de déclamer les textes, leurs fixations sur les transports, les dessins animés, les logos… il s'en dégageait quelque chose d'esthétique et de poétique. On a commencé par des ateliers d'écriture, la musique est venue ensuite.Christophe L’huillier, extrait de l’article « Autistes and shout », Laetitia Moller, Libération, 29 janvier 2019
Astéréotypie
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