Ave Cesaria

Ce titre, sorti en 2014, fait partie de l’album « Racine Carrée » de Stromae. Les paroles, mais aussi la musique de ce morceau rendent hommage à la chanteuse cap-verdienne : Cesaria Evora, magnifique voix de la mélancolie.
Disparue en 2011, elle incarnait la beauté de l’être, incarnation d’une nonchalance heureuse et gracieuse, indifférente aux canons d’un monde qui ne sait plus s’émouvoir d’un timbre de voix, fût-il taillé dans le rhum. Avec la collaboration de son complice Orelsan, Stromae parle de l’émotion que les chansons et la personnalité d’Evora ont pu faire surgir chez lui, jeune adolescent ébloui par « A diva dos pés descalços », « la diva aux pieds nus ». Joli jeu sur les mots, Ave Cesar, ave Césaria : il se fige impressionné devant la grande chanteuse.

La musique mélange deux ambiances, l’une très acoustique et doucement traînante celle de la musique de Cesaria Evoria et l’autre caractéristique de l’univers de Stromae avec une rythmique très régulière, marquée par les percussions, une basse et des sons électro.
Répété plusieurs fois à la fin, « Sodade », renvoie au titre de la chanson la plus connue de Cesaria Evora. Ce mot de créole capverdien vient de « saudade » en Portugais. La « saudade » est une sorte de tristesse débordante liée à la nostalgie du passé. La mélancolie ?

Dans Racine Carré, Stromae, homme de goût, multiplie les hommages à d’autres artistes tels que Jacques Brel, avec « Bâtard », ou Georges Bizet et son éternel « Carmen ».