Morceau
Racine Carrée marque un jalon dans l’histoire de la musique pop francophone. L’écriture intime et juste de Stromae touche le monde entier qui découvre un autre visage de la langue française sous la plume de l’artiste belge.
Chacun des morceaux de l’album est un exercice de style, et “Bâtard” est l’un des plus marquants. Stromae enclenche ici une réflexion identitaire sans demi-teinte et qui reste terriblement actuelle. À bas les étiquettes binaires et les normes. Le “bâtard” est celui ou celle qui ne rentre pas dans les cases, qui dévie ; le fruit d’un mélange que la société ne reconnaît pas. “Bâtard” est une insulte, mais pas ici. Stromae célèbre les bâtards et les bâtardes, celles et ceux aux identités multiples et métissées, et qui n’appartiennent à aucun camp.
La déconstruction passe aussi par la musique, hybride : des percussions électroniques et des synthés vibrants, un tempo effréné et une tension constante rendent le morceau aussi riche dans le texte que dans son instrumentation. C’est le nouvel âge de la contestation : les révoltés protestent, mais les révoltés dansent.
En 2013, les questions d’appartenance, de genre et de diversité culturelle commencent à s’imposer dans le débat public, mais sont loin d’être complètement assumées. Stromae porte avec audace un morceau qui résonne fort une décennie plus tard. Gauche ou droite ? Homme ou femme ? Noir ou blanc ? Avec une rage maîtrisée, avec fermeté et résilience, avec conviction et sans concession, Stromae répond : “Ni l’un ni l’autre, je suis, j’étais et resterai moi”.
Ni l'un ni l'autre, je suis, j'étais et resterai moi Ni l'un ni l'autre, je suis, j'étais et resterai moi Ni l'un ni l'autre, je suis, j'étais et resterai moi Ni l'un ni l'autre, je suis, j'étais…
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