Thème
À travers l’Histoire, ils sont quelques artistes à avoir réellement déchaîné les passions et déclenché l’hystérie chez leurs fans. Au milieu du XIXème siècle déjà, Franz Liszt, pianiste virtuose hongrois, avait engendré ce que son contemporain, le poète Heinrich Heine avait appelé la Lisztomanie. Dans les années 50, les mythiques Elvis Presley, James Dean et Frank Sinatra furent à l’origine d’un engouement similaire, touchant surtout les jeunes femmes.
Mais, dans les fameuses sixties, la Beatlemania est un phénomène sans précédent.
Au début de la décennie, les Beatles sont LE groupe britannique dans le vent. D’abord, dans la région de Liverpool, puis en Angleterre avec les singles « Please Please Me » et « She Loves You », et à partir de 1964, dans le monde entier. Le quatuor supplante même les artistes américains jusque-là hégémoniques. L’engouement est extraordinaire, sans que le groupe lui-même, qui profite de l’essor de la télé, ne l’ait vu venir. Tout le monde aime les Beatles : la presse de gré, la classe politique de force. Dans cette folie, le groupe devient même un instrument diplomatique et une image bien propre du pays. Pendant quatre ans, le groupe suscite des scènes d’hystérie collective partout où il passe : hurlements, évanouissements, salles de concert bondées, merch qui s’arrache, et mouvements de foule à la moindre apparition publique. Le public de baby-boomers crie tant lors des concerts que les stars ne s’entendent même plus jouer. Il est vrai que les années 60 qui voient s’ouvrir des perspectives inédites (ne va-t-on pas dans l’espace ?) et surgir des jeunes qui réclament puis imposent “leur place au soleil” et plus de liberté, ce groupe de 4 amis, un pour tous - tous pour un, a de quoi susciter l’enthousiasme des filles comme des garçons, avec ses mélodies parfaites et souriantes.
En 1967, épuisés, les Beatles en ont assez et se réfugient en studio. Sans perdre leur succès, ils mettent fin à un culte démesuré : bye, bye Beatlemania.
En quelque sorte, la Beatlemania inaugure l’ère de la culture fan. Après elle, on recense d’autres « manias ». En France, à la fin des années 70, des fans se suicident en apprenant la mort de leur idole Claude François. Des aficionados de Johnny Hallyday vont jusqu’à se tatouer son portrait. Dans les années 2000, l’Europe entière – et le monde – succombent à la Tokio Hotel-mania : quatre garçons, stars du rock et allemands – pas anglais, cette fois-ci.
Alors, à quand la prochaine mania ?
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