Calypso Rose

La jeune Linda naît en 1940 à Tobago sous le ciel azur des îles caribéennes. Dès le départ, elle le sait, elle aime la musique, et surtout, elle veut être entendue. Mais la vie était bien déterminée à lui jouer des tours. Née dans une famille de treize enfants, sa « tribu », ses parents ne peuvent pas subvenir à ses besoins et la confient à l’adoption alors qu’elle n’est qu’une fillette. Sa nouvelle famille s’oppose farouchement à ses penchants artistiques mais qu’à cela ne tienne ! A 15 ans, elle écrit sa première chanson, « Glass Thief », et chante au Carnaval de Tobago, faisant fi des interdits parentaux. Elle s’épanouit dans le calypso, un style de musique folklorique de carnaval trinidadien, mélange de musique européenne et influences africaines, proche du ska ou du mento venus, eux, de Jamaïque. C’est à ce moment qu’elle devient Calypso Rose, et quelques années plus tard, elle sort son premier album et vit de sa musique. Elle jouera même avec Bob Marley à New York en 1967. La décennie suivante marque son âge d’or, puis elle s’installe aux États-Unis pour donner un nouvel élan à sa carrière et conquérir de nouveaux publics ; le pays est friand de calypso et de reprises à la sauce américaine. Mais c’est seulement à partir de la sortie de son album Soca Diva en 1993 qu’elle attire tous les regards et commence à amasser un succès international, qui ne fait que se confirmer en 2008 avec l’album Calypso Rose qui inclut le célèbre « Calypso Blues ».

En 2016, alors âgée de 75 ans, elle sort son plus récent album de chansons originales, Far From Home, en collaboration avec Manu Chao, avec lequel elle remporte une Victoire de la Musique. Les morceaux « Abatina » et « Calypso Queen » entérinent définitivement son succès.

Aujourd’hui, malgré une reconnaissance tardive en Europe, cette belle octogénaire reste une des artistes les plus respectées et les plus prolifiques en musiques dites « du monde ». Elle continue à enchanter les plus belles salles et les plus grands festivals, de We Love Green à Coachella, du Trianon à l’Olympia. Avec une vingtaine d’albums et au moins 800 morceaux, il n’est aucun doute qu’elle fait la fierté de toute une île, et de tout un pays.