Thème
Art martial devenu danse codifiée, la « capoeira » a été créée par les esclaves africains déportés au Brésil. Ces gens arrachés de leurs terres ont emmené avec eux leurs techniques de combat ancestrales, mais aussi des rythmes et des gestes qui formeront la base de la capoeira. Pratiquée clandestinement dans les plantations par les esclaves aux mains et aux jambes entravées, la capoeira est criminalisée après l’abolition de l’esclavage au Brésil en 1888. Elle se diffusera et gagnera en popularité au cours du XXème siècle.
Art de l’esquive et de la feinte, la capoeira est une danse acrobatique qui laisse une grande place à une musique basée sur des « toques », rythmes festifs joués par les instruments composant la « roda », la ronde encerclant les guerriers-danseurs. Les instruments traditionnels de la roda sont généralement petits, légers et surtout transportables puisqu’à l’époque de la prohibition, il fallait pouvoir facilement fuir la police !
L’instrument central de la capoeira, le berimbau, est un arc musical à calebasse originaire de la région du Nordeste. Le musicien jouant le berimbau gunga, le plus grave, est celui qui mène la musique, et donc la danse. Les autres instruments sont le pandeiro (ressemblant à un tambourin), l’atabaque (long tambour en forme de tonneau), l’agogô (cloches en métal) et le reco-reco (instrument gratté métallique). Et enfin, le chant. Les histoires qu’il raconte donnent l’inspiration aux capoeiristes qui improvisent jeux et mouvements. Le public lui-même chante et tape dans les mains.
Avant de débuter un « jogo », les danseurs s’accroupissent, par respect, au pied du berimbau et doivent attendre que tous les instruments aient commencé à jouer dans un ordre précis (berimbau, atabaque, pandeiro, agogo, chant), pour se lancer. Preuve supplémentaire de l’importance de la musique dans la capoeira, s’il en fallait encore une !
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