Morceau
Publié en 1977 dans l’album Comment je m’appelle, “Clémence en vacances” illustre joliment l’art engageant d’Anne Sylvestre. La chanson s’ouvre sur la naissance d’une rumeur, dont on ne connaît pas encore le contenu et qui enfle comme un immense scandale. Le refrain livre la clé du mystère : une certaine Clémence a décidé de prendre des vacances, délaissant toutes ses tâches ménagères. À se demander pourquoi cette information fait autant de bruit… Mais voilà : tout un tas de personnes se demande si elle ne souffre pas de démence, ou si elle ne s’est pas disputée, voire battue, avec son mari. Rien de tout ça. Cela semble complètement absurde. Cette grand-mère reste dans son fauteuil, faisant fi de sa charge mentale quotidienne au grand désarroi de son homme, totalement perdu.
Les bonnes gens sont indignés, interloqués, soufflés ! Et bientôt, les femmes se disent : “et pourquoi pas ?”
La chanson d’Anne Sylvestre dépeint une triste réalité : le monde repose sur le travail invisible des femmes. Toutefois, grâce à l’usage de l’ironie et de la rumeur, Anne Sylvestre fait voler en éclats, non sans malice, les injonctions qui touchent “Toutes les Clémence” et encouragent les femmes à faire grève… pour voir.
On l'a dit à la grand-mère Qui l'a dit à son voisin Le voisin à la bouchère La bouchère à son gamin Son gamin qui tête folle N'a rien eu de plus urgent Que de le dire à l'école A son…
Vous trouvez qu'il manque un média ?
Créez un compte ou connectez vous pour suggérer d'autres médias.
Se connecter