Compay Segundo

Cigare aux lèvres, sourire magnétique et enfin armonico, sorte de guitare à sept cordes dérivée du tres *, tels sont les trois attributs de Máximo Francisco Repilado Muñoz, alias Compay Segundo. Né en 1907, ce musicien et compositeur cubain de renommée internationale débute sa carrière dans les années 30, jouant dans divers groupes de musique de Santiago, tels que le Cuarteto de Trovadores Orientales et le Cuarteto Hatuey. En 1948, Repilado fonde le légendaire duo Los Compadres avec Lorenzo Hierrezuelo. Lorenzo, le chanteur principal, était appelé Compay Primo et Repilado, second chanteur, devient Compay Segundo. Ce surnom l’accompagnera jusqu’au jour de sa mort. Los Compadres fait fureur à Cuba jusqu’en 1955 avec des chansons telles que « Linda Sobedia », « El que sabe sabe » et font danser les familles cubaines au son des guajiras * et des changuis *.
La révolution de Fidel Castro triomphe en 1959, Compay Segundo obtient alors un bon poste dans une manufacture de cigares et troque son panama contre quelques feuilles de tabac. Ce n’est qu’à sa retraite, en 1970, qu’il reprend l’armonico, reforme un groupe et enregistre en studio. Son album « Yo vengo aqui » sorti en 1996 le rend à la lumière. Sa chanson « Chan chan » deviendra un classique du «son» cubain et son morceau la plus interprété au monde. Mais si le « son cubano » commence à se faire connaître, c’est bel et bien le guitariste Ry Cooder qui a élevé Compay Segundo au rang de légende de la musique. En 1997, l’album “Buena Vista Social Club” réunit l’artiste nonagénaire et d’autres anciennes gloires de la musique cubaine comme Eliades Ochoa, Pío Leyva, Ibrahim Ferrer et Omara Portuondo. L’album rencontre un tel succès que le groupe fut incité à se produire sur scène à Amsterdam en 1998 : la légende du Buena Vista Social club est née et semble faire l’unanimité dans les salles de concert !
En 2003, Compay Segundo tire sa révérence, laissant le soin à son fils Salvador Repilado Labrada d’assurer la relève avec El grupo Compay Segundo. Il demeure encore aujourd’hui une des figures essentielles du patrimoine musical cubain dont le “Son” résonne dans le monde entier.

Instrument à cordes. Il s’agit d’une petite guitare fabriquée à partir du XVIIème siècle à Cuba.

Mot signifiant « paysanne ». Il s’agit d’un genre musical de Cuba. Traditionnellement, une chanson de guajira est accompagnée par une guitare ou un tres avec un tempo lent. Les paroles évoquent généralement la vie rurale ou des histoires d’amour.

Genre musical apparu vers 1860 à Cuba, il s’agit de la musique des cumbanchas (fêtes paysannes) et il est l’ancêtre du “Son”.