Morceau
La chanteuse Yseult a traversé bien des épreuves. L’incompréhension et le rejet de sa famille, les désillusions de la vie d’artiste, la dépression, les insultes, le regard de l’autre sur son corps bien éloigné des canons des magazines en papier glacé. Tant d’épreuves qui l’ont marquée au fer rouge, et l’ont poussée à mener un travail personnel pour sortir la tête de l’eau, s’accepter, arrêter de se détester et peut-être même s’aimer. Sa ballade « Corps », sortie en 2019, fait partie intégrante de ce processus qui est tout sauf une sinécure. Yseult, à fleur de peau, signe un morceau brut et authentique. Un morceau généreux qui lui ressemble. Elle écrit à son corps, qu’elle a tant haï et méprisé, mais qui reste son seul vaisseau, sa seule maison pour traverser la vie. Elle s’excuse de l’avoir tant malmené, dissimulé, dénigré, blessé. Dans un piano-voix intime, l’artiste porte une vocalité ronde et chaleureuse, impressionne par un ambitus large et une tessiture finement maîtrisée.
Yseult se met ici à nu, au sens figuré comme au sens propre, dans un clip bouleversant. Fragile et résiliente tout à la fois, elle chante : « J’ai ces bruits dans ma tête, j’aimerais que ça cesse, mais en vain. (…) Le regard des gens j’en n’ai que faire, qui sont-ils pour me juger ? (…) Y’a pas d’place pour les faibles, y’a pas d’place pour les regrets. (…) Relève-toi, faut pas déconner. »
Une réconciliation avec soi-même. Un amour de soi que l’on retrouve peu en musique aujourd’hui, hormis chez des artistes telles que Christine and the Queens, dont Yseult est proche, et qui a d’ailleurs repris la chanson. Le succès de « Corps », c’est la revanche d’Yseult, toute en douceur.
Le corps nu sur le sol J’me fais du mal depuis des années La main sur les yeux Pas envie de la retirer Y’a pas d' place pour les faibles Ya pas d'places pour les regrets Le corps sur le…
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