Artiste
Alençon, France
Plus de trente ans après sa disparition tragique, les chansons de Daniel Balavoine résonnent toujours dans le cœur de millions de Français. Cet artiste touchant garde une place de choix au Panthéon des grands chanteurs de l’Hexagone, aux côtés de France Gall, Michel Berger, Claude François et bien d’autres.
Né à Alençon en Normandie en 1952, Daniel Balavoine est déjà, tout jeune, réfractaire à l’ordre et la discipline. Adolescent, il se frotte d’abord au rock anglo-saxon, grandement influencé par Queen et son charismatique leader Freddie Mercury. Le jeune homme vit de petits boulots et de contrats de choriste pour Patrick Juvet ou Alain Bashung, tout en travaillant à de petits projets qui restent assez confidentiels. C’est en 1978 que sa carrière explose. Tout d’abord grâce au « Chanteur », morceau où il gratte jusqu’au sang le désir fou de célébrité. Ensuite, grâce à Starmania. Son timbre exceptionnel et sa notoriété toute neuve ainsi que son franc parler lui ouvrent les portes de l’opéra-rock créé par Luc Plamondon et Michel Berger qui se jouera la même année. Balavoine y incarne Johnny Rockfort, le voyou emblématique de cette comédie musicale au succès phénoménal.
Reconnaissable entre mille grâce à sa voix presque androgyne, Daniel Balavoine impressionne par sa technique vocale lui permettant de naviguer du rock jusqu’au chant lyrique. Sa voix de haute-contre lui confère des aigus époustouflants dont il fait la démonstration dans Starmania avec « SOS d’un terrien en détresse » et « Quand on arrive en ville ». Dans les années suivantes, il signe de nombreux tubes plus acoustiques au début, plus électroniques et rock ensuite. Citons par exemple « Je ne suis pas un héros », « L’Aziza » ou « Tous les cris les S.O.S ». Fan de nouvelles technologies, le chanteur prend plaisir à créer de nouveaux sons et à expérimenter l’électronique, tout en assumant la dimension littéraire de ses textes.
Chanteur, artiste, mais pas seulement. Profondément humaniste et altruiste, il pense d’abord, juste après Mai 68 alors qu’il est encore lycéen, à s’engager en politique. Célèbre, il se servira de la tribune qui lui est régulièrement offerte pour dénoncer les souffrances d’un monde de plus en plus chaotiques. Sa prise de parole la plus mémorable reste celle face à François Mitterrand, sur un plateau télé, en 1980. L’année suivante, il joue au profit d’Amnesty International. Son album le plus engagé, Loin des yeux de l’Occident sort en 1983, et émet l’idée d’une banque alimentaire française, idée qui deviendra les Restos du Cœur, sous l’impulsion de Coluche. Deux plus tard, il montera sur la scène de Chanteurs sans frontière à la Courneuve (93), grand concert de charité organisé par Renaud à l’image du Live Aid anglo-saxon qui a eu lieu quelques mois plus tôt.
Daniel Balavoine meurt dans un accident d’hélicoptère en 1986 au Mali, au milieu du désert, alors qu’il participe à une opération humanitaire. Sa chanson « Partir avant les miens » sonne comme une prémonition. L’émotion est vive en France et depuis, l’aura de ce chanteur à fleur de peau ne faiblit pas.
Par Aleksien Méry
6:48
5:16
5:06
4:44
5:06
4:32
3:54
3:10
3:48
3:34
Vous trouvez qu'il manque un média ?
Créez un compte ou connectez vous pour suggérer d'autres médias.
Se connecter