Danyèl Waro

Artiste

Le Tampon, La Réunion

Danyèl Waro, poète du maloya

Danyèl Waro (Daniel Hoareau à l’état-civil) est autant chanteur que musicien, poète et militant. Personnalité très investie dans les combats pour la paix et la justice sociale, reconnaissable à sa chevelure endiablée, ce Réunionnais est parvenu en quelques albums à renouveler le maloya et à en permettre la reconnaissance en métropole.

Né en 1955 au Tampon dans une famille modeste, c’est par les disques de sa sœur qu’il découvre Georges Brassens et le soin des mots, son premier coup de foudre musical. Le second survient en 1970 lors du concert de Firmin Viry, un des pionniers du maloya. Le jeune Danyèl en sera plus tard l’apprenti. Comme tous les Réunionnais de sa génération, Danyèl Waro n’avait jusqu’alors que très rarement écouté du maloya ; cette musique aux racines africaines, malgaches et indiennes, avait pratiquement disparu. Officieusement interdit, il ne survivait que dans quelques familles avant d’être sauvé par le Parti communiste réunionnais (PCR) alors très populaire sur l’île. Cette musique traditionnelle héritée de l’esclavage devient le symbole des revendications identitaires. Sensibilisé à ce combat politique par son père, fervent militant communiste, Danyèl Waro voit en cette musique un outil de revendication contre le pouvoir métropolitain. Lui, le « petit Blanc des hauts », décide d’adopter ce blues de l’océan Indien. Sa jeunesse se poursuit sous le signe de la révolte. Il fera deux ans de prison pour insoumission, après avoir refusé de porter l’uniforme durant son service militaire en Hexagone. C’est là qu’il écrit ses premiers textes en créole, publiés en 1979 sous le titre de Romans ékri dan la zol an frans (Roman écrit en prison en France).

De retour à La Réunion, il se lance dans une carrière de musicien avec la Troup Flanboiyan aux côtés de son frère Gaston. Rebelle toujours, il prend peu à peu des distances avec le PCR, mais ne tait pas ses convictions opinions autonomistes et antimilitaristes, tout en perfectionnant son maloya auprès de Zisakakan et du doyen, Lo Rwa Kaf. Devenu lui-même une des grandes voix de la scène réunionnaise, ainsi qu’un des meilleurs luthiers de La Réunion (il construit ses instruments lui-même), Danyèl Waro poursuit une carrière qui le mènera aussi bien dans en métropole, invité notamment par le festival Africolor, qu’à l’étranger, en tournée en Europe, au Japon, en Inde ou au Mozambique.

Très engagé dans le combat pour la pratique et la reconnaissance du créole à La Réunion, le poète du maloya chante les luttes, les cultures et le métissage de la société réunionnaise. En 1994, son deuxième album intitulé Batarsité est un manifeste pour le mélange des cultures africaines, malgaches, indiennes et européennes dans le creuset de La Réunion. On espère que Danyèl Waro continuera encore longtemps à faire sonner le maloya comme personne !

Pour moi le maloya, c’est d’abord le mot. Je cherche la cadence, l’image, le rythme dans le mot. Le maloya m’a remis en accord avec La Réunion, avec les gens, avec notre langue.Danièl Waro, entretien pour le magazine Africultures, date inconnue
Par Marina Angelini. Crédits vignette : Judith Burrows – Getty

Playlist

Emily Loizeau et Danyèl Waro - Dis-moi que tu ne pleures pas

5:58

"Batarsité" par Danyèl Waro, 1994

8:14

Emily Loizeau - Dis-moi que tu ne pleures pas (Revisited)

3:22

Making of Dis-moi que tu ne pleures pas

3:59

"Ti cordéon" par René Lacaille avec Vincent Ségal et Danyèl Waro, 2008

3:28

"Banm Kalou Banm" par René Lacaille & Danyèl Waro, 1999

6:41

"A Paghjella di l'Impicatti" par A Filetta & Danyel Waro, Musicales de Bastia, octobre 2011

8:52

"La mauvaise réputation" de Georges Brassens par Danyèl Waro, 2011

2:35

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