Doudouk

Le doudouk, aussi orthographié duduk, est un hautbois à anche double dont le nom serait dérivé du bruit que fait la langue pour jouer de la flûte. Cet instrument à vent plurimillénaire, classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, est un instrument emblématique de la région du Caucase (Russie, Géorgie, Azerbaïdjan…), et particulièrement de la musique arménienne. Joué généralement en binôme, un des musiciens tenant un bourdon continu et l’autre développant la mélodie, il accompagne mariages, fêtes et funérailles.

Le doudouk est généralement fabriqué en bois d’abricotier ; c’est d’ailleurs l’origine de son ancien nom, « dziranapogh », l’Arménie étant la terre d’origine de cet arbre. Conçu selon un processus long et précis, il est percé de huit à dix trous et il existe différentes versions de l’instrument, les plus longs étant souvent utilisés pour les chansons d’amour, et les plus courts pour les danses festives. Il est le hautbois traditionnel le plus grave, et produit un son chaud, doux et suave, pouvant donner une impression mélancolique, ressemblant par moments à la voix humaine.

Son utilisation est loin d’être limitée à la musique traditionnelle et à ses stars d’origine arménienne comme Djivan Gasparyan ou Lévon Minassian. Popularisé par la diaspora arménienne à travers le monde, il est utilisé en rock, en jazz, mais aussi et surtout dans la composition de musiques de films et de jeux vidéo : le duduk arménien s’entend autant dans les jeux The Legend of Zelda ou World of Warcraft que dans la série Game of Thrones. De grands compositeurs comme Hans Zimmer dans « Gladiator » ou John Williams en sont de fervents amateurs, en raison des sonorités épiques et cinématographiques que l’instrument peut offrir.

Entre tradition et modernité, entre folklore et blockbusters d’Hollywood, le doudouk nous questionne sur les tensions entre passé et présent, et la nécessité de vivre l’un sans oublier l’autre.