Artiste
Roubaix, France
Eesah Yasuke ne choisit pas ses mots au hasard.
Yasuke, c’est le nom japonais d’un esclave africain du XVIème siècle, dont la légende dit qu’il serait devenu samouraï. La presse présente d’ailleurs parfois Eesah Yasuke comme « la petite samouraï du rap » : si le « petite » est sans doute de trop, nul doute en tout cas que l’artiste revendique cette image de combativité et la conscience de son identité de femme noire. Le racisme est en effet un des thèmes centraux de ses textes.
« Cadavre exquis », c’est le titre qu’elle a choisi en 2021 pour son premier EP, comme un symbole, selon elle, de ce qu’elle est et des sources diverses de son écriture. Ses expériences de vie, d’abord : enfance roubaisienne dans un quartier très populaire, adolescence placée en foyer, rêves de sport de haut niveau (en athlétisme) brisés par ce parcours chaotique, études de sociologie et premières expériences professionnelles en tant qu’éducatrice spécialisée. La diversité de ses influences et goûts musicaux, d’autre part : rumba congolaise ou coupé-décalé qui ont accompagné son enfance, rap bien sûr (elle cite notamment Disiz la Peste comme inspiration), mais aussi le rock de Muse ou de System of a Down, les voix de Lauryn Hill ou de Nina Simone…
« Cadavre exquis », aussi, comme un hommage à la poésie. L’écriture est en effet centrale pour Eesah Yasuke : elle est et a été pour elle un refuge, la mise en voix et l’expérience scénique jouant le rôle d’exutoire. Elle offre donc des textes ciselés, entre introspection et engagement, et un regard sur la réalité sociale tout à fait singulier.
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