Erhu

L’ehru est un instrument traditionnel chinois de la famille des cordes frottées. Il en existe plusieurs déclinaisons en divers matériaux et diverses tailles. Il ne comporte que deux cordes (la et ré), tendues sur un manche vertical, et aboutissant sur une caisse de résonance en bois, ouverte d’un côté et couverte d’une peau de serpent de l’autre – une peau animale amplifie le son. L’erhu, posé sur les cuisses, se joue avec un archet, comme au violon, exception faite que le crin de cet archet est coincé entre les deux cordes et ne peut pas être retiré, ce qui donne un mode de jeu particulier. Il est aussi possible de modifier avec la main droite la tension du crin pour affecter le son. De l’autre main, le musicien presse les cordes avec ses doigts pour jouer différentes notes.

Instrument millénaire, il fut diffusé par les flux de populations et les marchands. C’est pourquoi il compte de nombreux cousins dans toute l’Asie de la Mongolie, à la Thaïlande, au Viêt Nam ou à la Corée, de l’Indonésie, au Laos ou au Cambodge. L’erhu traditionnel reste l’instrument phare de l’opéra chinois, mais il possède aussi ses propres concertos et des morceaux solistes. Il se prête aussi très bien à la réinterprétation de la musique savante occidentale, puisqu’il offre toute la palette des techniques des cordes frottées : glissandos, vibratos… Guo Gan, musicien chinois, participe à la reconnaissance de l’instrument à l’international, particulièrement en France. C’est lui qui interpréta le thème du cygne de Tchaïkovski dans l’émission « La Boîte à musique de Jean-François Zygel » sur France 2.

L’ehru est un pont entre la tradition et la modernité, entre l’Orient et l’Occident. Des antagonismes qui ont toujours profondément remué et divisé le monde de la musique. Preuve en est, donc, que la musique est universelle et ne saurait souffrir de divisions conflictuelles qu’on voudrait lui imposer…