Fifre

Une sonorité aigüe, des mélodies dynamiques, rapides, rythmées, enjouées, souvent accompagnées de tambours, je suis, je suis ? Aucune idée ?

Mais si, c’est le fifre ! Petit instrument en bois à six ou sept trous, cousin du piccolo, petit frère de la flûte traversière, il se joue comme elle, sur le côté, mais contrairement à elle, il n’a habituellement, pas de clé. Une clé, c’est un dispositif mécanique qu’on actionne avec les doigts pour boucher les trous d’un instrument qu’on ne peut pas directement atteindre. Le saxophone ou la clarinette ont des clés. Le fifre, lui, fort de sa petite taille, ne s’en embarrasse pas.

Il est un instrument de premier plan dans la musique traditionnelle et folklorique européenne, ainsi que dans la musique des ensembles militaires. Avec sa sonorité festive particulière, il fait partie intégrante des célébrations populaires, comme les carnavals, dans de nombreuses régions de France, mais aussi de pays limitrophes comme la Belgique, l’Allemagne ou la Suisse.

Historiquement, il fut importé en France par des mercenaires suisses au XVème siècle. Au siècle suivant, c’est le roi François Ier qui l’intègre officiellement dans l’armée et les institutions, en créant le titre honorifique de « fifre du roi ». Le fifre vit son âge d’or militaire sous Napoléon au début du XIXème siècle, avant d’être remplacé progressivement par le piccolo.

Pourtant, aujourd’hui, le fifre subsiste ! Déjà, il résonne encore dans les ensembles militaires de la Légion étrangère. Mais c’est surtout au sein des musiques traditionnelles que le fifre conserve sa place : accompagné le plus souvent de tambours et de petites percussions, il est au cœur de nombreuses formations, surtout dans le Sud-Est de la France, en Bretagne, dans le Languedoc, à Dunkerque à l’occasion du carnaval, et même en Belgique et en Suisse.

Fort de son histoire, de son originalité si caractéristique, le fifre est un petit qui n’a rien à envier aux plus grands !