Style
Le flamenco originel est un genre alliant le chant, la musique et la danse créé par les Gitans d’Espagne, dans l’entre soi de leurs familles, au cours de trois siècles de ségrégation et de persécutions. Lorsqu’il émerge au milieu du 19e siècle, le flamenco porte la mémoire du répertoire populaire espagnol du 16e siècle, des influences modales de l’Inde et de l’Orient, ainsi que de certains éléments de la musique arabo-andalouse interprétés à la manière gitane.
Les flamencologues distinguent plusieurs groupes de cante. Les chants de base ou chants primitifs, qui remontent au plus lointaines racines andalouses : romances, siguiriyas, soleares, tonas, tangos, cantiñas. D’autres chants rattachés aux chants de base comme les bulerias, cañas, martinetes ou tientos. Des chants dérivés des fandangos du folklore andalous, tels la granaina, la malagueña ou la taranta. Ainsi que d’autres chants flamenquisés. Les anthologies relèvent plus de 50 cante.
Le flamenco s’apprend dès le plus jeune âge et se transmet au sein de lignées, que ce soit parmi les Gitans ou les non Gitans, les payos. Interprété par des artistes non professionnels, le flamenco dit “authentique” des Gitans, est rugueux et puissant. Mais avec les cafes cantantes (cafés chantants), qui s’établissent dans les grandes villes d’Espagne à partir du milieu du 19e siècle, il sort du cercle des familles, et les artistes se professionnalisent. À partir des années 1950, les tablaos qui ont remplacés ces cafés jouent un rôle essentiel pour la diffusion du flamenco.
Il faut rappeler qu’un style de chant en voix de tête, tout en charme et en savants mélismes, à l’opposé de la rugosité farouche, écorchée vive du style gitans a eu les faveurs du public. Son inventeur, Don Antonio Chacon, mort à Madrid en 1929, a permis au flamenco de pénétrer dans les théâtres. Ce genre, qui plaisait aux amateurs d’opéras et de zarzuela, a donné naissance à un courant du flamenco qu’illustreront des artistes comme Pepe Marchena. Pendant la période franquiste, de 1939 à 1975, un flamenco folklorisé a été incarné par des artistes comme Lola Flores ou Antonio Molina.
La mort du dictateur, en 1975, est une immense bouffée d’air pour la création. Camaron de la Isla et Paco de Lucia révolutionne alors le flamenco. Ces deux immenses artistes mèneront ensemble puis séparément des carrières fulgurantes. Avec eux, tout l’esprit des années 70 s’engouffre et trouve sa place dans cette musique, toujours ouverte grâce à sa tradition orale. Cette nouvelle vague d’artistes porte le flamenco bien au-delà des limites jusqu’alors fixées par les puristes. Parmi eux, Enrique Morente sait faire bouger les lignes par son approche poétique ou par ses incursions dans l’univers du rock.
Dans les années 2000, une jeune génération d’artistes donne au flamenco les tons du jazz et des musiques latines. Des producteurs éclairés dont l’intérêt dépasse le champ restreint de la musique, comme Javier Limon et Fernando Trueba, sont derrière les artistes les plus représentatifs de ces nouveaux courants, respectivement Buika et Diego El Cigala.
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