Instrument
Le cor d’harmonie apparaît aussi bien sur une tapisserie de la Renaissance, qu’avec éclat dans un film de cape et d’épée. Il s’écoute aussi bien dans le murmure d’une forêt, que dans la majesté d’un orchestre. La polyvalence de cet instrument s’explique par son histoire.
A l’origine, il s’agissait d’un instrument d’appel : la puissance sonore permettait de faire entendre le son clair et perçant sur une longue portée. Le nom même de “cor” provient de la “corne” de l’animal. Il était alors utilisé par les guerriers pour appeler à l’aide ou bien pour déclencher les hostilités. Dans l’épopée de la “Chanson de Roland”, le chevalier Roland de Roncevaux a appelé à l’aide les troupes de Charlemagne avec un cor. Cette pratique se retrouve encore aujourd’hui dans le milieu de la chasse.
Ce patrimoine musical s’est infusé dans la musique romantique au XIXème siècle, où les compositeurs allemands ont mis à l’honneur cet instrument au son éclatant dans leurs compositions. Carl Maria von Weber l’a intégré dans les opéras Freischutz et Obéron, tandis que Wagner l’a utilisé dans sa trilogie avec l’appel du cor de Siegfried.
Progressivement, le cor s’est installé dans les orchestres. Les cornistes ont dû adapter leur jeu et jouer moins fort et plus doux. Ainsi, le corniste Anton Joseph Hampel, musicien à la Hofkapelle de Dresde au XVIIIème siècle, a eu l’idée d’étouffer le son de l’instrument en plaçant sa main dans le pavillon, permettant ainsi aux compositeurs d’exploiter un son plus chaleureux et satiné.
Sa place permanente dans l’orchestre a incité Gustav Malher, à la fin du XIXème siècle, à débuter sa symphonie no 3 avec huit cors ! Pour les Allemands de l’époque, le cor était l’instrument romantique par excellence : imaginaire du chevalier, joué dans la Forêt Noire lors de parties de chasse, et utilisé par les porteurs de courrier pour annoncer leur arrivée ou départ. C’est pourquoi Richard Strauss a utilisé cet instrument en solo dans un de ses quatre derniers lieders “September” pour signifier ses adieux à la musique post-romantique alors qu’il était à la fin de sa vie.
Aujourd’hui, le cor d’harmonie demeure un instrument largement exploité, notamment dans les musiques de film, comme dans Jurassic Park de Steven Spielberg.
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