Thème
Les Garifunas sont une communauté afro-amérindienne vivant sur la côte atlantique de l’Amérique centrale. Cette communauté naît véritablement au XVIème siècle, lorsque des esclaves africains, naufragés fuyant l’asservissement des colons, se mêlent aux Indiens Caraïbes sur l’île de Saint-Vincent. Au XIXème siècle, les Garifunas sont déportés par les Anglais, mais leur culture subsiste. Le groupe, qui comptait en 2 000 environ 300 000 personnes, réside aujourd’hui dans quatre pays : le Guatemala, le Nicaragua, le Honduras et Belize.
Appeler cette communauté Garifuna, c’est aussi reconnaître leur droit à l’autodétermination, car c’est utiliser le nom qu’ils se donnent eux-mêmes. La musique et les danses garifuna révèlent une vision du monde particulière et propre à ce peuple, marquée du sceau d’un fort héritage africain. Une musique basée sur les percussions, les tambours, les voix, des pieds qui claquent le sol, dans une joie contagieuse. Les percussions mêlent tambours, maracas, carapaces de tortues, coquillages comme la conque marine. Les voix sont puissantes, s’interpellent, se répondent, dans un joyeux désordre ordonné. Et évidemment les danseuses, souvent vêtues de robes, virevoltent tant qu’il est bien difficile de se retenir de danser. L’expression artistique permet d’alléger les souffrances, d’atténuer la dureté de la vie des villages de pêcheurs garifuna, et d’honorer les ancêtres. Le mascaro, par exemple, est une danse guerrière masquée où l’homme bondit devant un tambour pour lui imposer le rythme ; la punta, festive et enjouée, est dansée lors des veillées funéraires pour célébrer la vie ; la parranda ajoute la guitare espagnole pour chanter la douceur et la mélancolie.
Ce groupe ethnique possède donc une culture d’une grande richesse, si bien que sa langue, ses danses et sa musique figurent sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2008. Pourtant, aujourd’hui, après avoir surmonté des siècles de persécutions, cette culture traditionnelle séculaire est menacée : beaucoup de jeunes quittent leur communauté pour émigrer aux États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure. Un métissage culturel unique à préserver absolument.
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