Gims

Né à Kinshasa en 1986, Gandhi Djuna, futur Gims, a la musique dans le sang. Son père, Djuna Djanana, est un chanteur très populaire au Congo, membre de Viva la Musica le célèbre orchestre de rumba de Papa Wemba. Gandhi et sa grande famille arrivent illégalement en France en 1988. De familles d’accueil en squats, le garçon connaît la précarité, la clandestinité à Paris. Jeune homme, il rappe. Ce passionné d’arts martiaux choisit pour nom de scène Maître Gims, un blase qui traduit l’esprit de noblesse de ses guerriers… et son incroyable ego.

Dans les années 2000, Maître Gims pose avec Sexion d’Assaut les bases d’une carrière qui explose la décennie suivante avec L’École des points vitaux. L’album comporte des succès qui marqueront le rap francophone des années 2010 comme « Désolé », « Casquette à l’envers » ou « Wati By Night ». Le rappeur se fait remarquer. Ses immenses lunettes noires qu’il porte constamment sont un masque habile, le rendant aussi mystérieux que remarquable.

En 2013, Maître Gims se détache du collectif et sort son premier album solo, Subliminal, bientôt suivi de trois autres opus et leurs rééditions. Le rappeur friand des effets de l’auto-tune produit des morceaux à un rythme impressionnant, faisant grincer bien des dents au passage. Dans Subliminal, il signe de véritables hits comme « J’me tire » et « Bella », plébiscités par les adolescents. Très à l’aise pour kicker et freestyler, Gims s’autorise dorénavant à chanter et dévoile progressivement une voix unique et reconnaissable. Dans Mon coeur avait raison sorti en 2015, la star signe un tournant résolument pop. Dans cet album, deux disques, l’un pop, bourré de tubes pour la radio, et l’autre plus rap et moins remarqué. Rap, pop, pop urbaine… les styles se mêlent mais Gims s’en forge un bien à lui, marqué par une grandiloquence manifeste. Il se joue des codes et s’amuse dans des collaborations surprenantes avec Vianney, Sia, Stromae et même Sting. En 2020, Gims revient à ses premières amours, le rap, avec son album Le Fléau.

À l’approche de la quarantaine, Gims peut se targuer d’avoir vendu plus de 8 millions d’albums tandis que deux de ses frères, Dadju et Darcy ont aussi pris le micro avec succès. Agaçant par ses prises de positions polémiques ou son goût pour le bling-bling, souvent raillé par les puristes pour ses paroles légères ou ses incursions pop, le rappeur n’en demeure pas moins un des artistes francophones les plus écoutés. Un coup de maître, Gims.