Instrument
S’il y a bien un instrument majeur dans l’histoire musicale de la Chine, c’est le guqin. Celui dont le nom signifie littéralement “ instrument à cordes ancien “ est une forme de cithare à cordes pincées porteur d’une longue tradition. Ses premières traces du guqin ont été retrouvées sur des tombes et dans des écrits datant d’au moins 3 000 ans avant JC. Confucius lui-même aurait été un joueur de la cithare qin.
Cet instrument raffiné porte une sorte de révérence et impose le respect. En effet, il est prisé des intellectuels, les personnes de bonne éducation. C’est un instrument de l’élite, faisant partie des quatre arts que devaient maîtriser les personnes haut placées : la calligraphie, la peinture, le jeu de go et le guqin. Ce n’est pas un instrument destiné à la représentation publique, mais plutôt à des moments d’intimité. On en joue seul, ou bien dans des salons ou sociétés du guqin, entre initiés.
Instrument à cordes pincées, le guqin appartient aux basses, avec une note la plus basse similaire au violoncelle. Pour en jouer, il faut le poser sur un support, car il n’a pas une grande capacité d’amplification. La main droite pince les cordes et la gauche s’occupe des harmonies en glissant d’une note à l’autre, en montant ou baissant la hauteur du son produit. Le son produit est subtil et raffiné, d’une douceur invitant à la méditation ou à l’introspection.
L’art du guqin se transmet dans des écoles ou au Conservatoire, chacune portée par un maître et sa pédagogie. Les élèves circulent entre les différentes écoles, afin d’apprendre le plus de techniques et d’interprétations possibles.
En 2008, cet instrument antique entre au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Sa musique est le témoin de millénaires d’histoire de la Chine, et qui pourtant se perd. Selon l’UNESCO, il ne resterait aujourd’hui qu’une cinquantaine de maîtres encore en vie et moins d’un millier d’initiés. Pour mettre en valeur ce patrimoine, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Beijing en 2008 a débuté sur un concert de guqin. Enfin, qui dit rareté dit souvent prix élevé : un guqin détient le record de l’instrument le plus cher jamais vendu à ce jour. Il ne fallait pas moin de 20 millions d’euros pour se l’offrir.
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