Morceau
Le morceau “Inch Allah” a été composé et interprété par Salvatore Adamo, grand chanteur italo-belge actif et reconnu depuis les années 1960. Ce titre s’inscrit pleinement dans le grand registre des chansons contre la guerre ou chansons pour la paix.
En octobre 1966, Adamo se rend à Jérusalem pour donner un concert, et son séjour lui inspirera immédiatement ce nouveau morceau. Il y vante la beauté de la ville et son caractère sacré, mais surtout il déplore les conflits qui ronge le territoire. Il revient notamment sur les frontières qui parcourent la ville, les pertes humaines et le contexte de création d’Israël en terres palestiniennes après la Seconde Guerre mondiale. Salvatore Adamo choisit d’appeler sa chanson “Inch Allah” ou “si Dieu le veut” en arabe, ce qui est déjà un message fort en soit, pour la paix des peuples et entre les religions.
Elle sort en 1967, année où la douloureuse Guerre des Six Jours éclate entre Israël et les États arabes (Egypte, Jordanie, Syrie). Cette guerre se conclut par la victoire d’Israël et son occupation de territoires voisins. Le morceau est alors repris par les soldats israéliens, qui le chanteront au front. A l’inverse, le titre est censuré dans les pays arabes. “Inch Allah” fait polémique, la guerre a jeté la suspicion sur l’intention de Salvatore Adamo et les paroles de la chanson. Le chanteur est-il vraiment pour la paix ou prend-il la défense des Israéliens ?
En 1993, Adamo enregistre une nouvelle version de “Inch Allah”. Un appel à la paix renouvelé dans lequel le dernier refrain évoquant les morts de la Shoah est remplacé par une dénonciation ferme des horreurs commises par les deux camps : “En Palestine, en Israël, il y a des enfants qui tremblent”. Il conclut le morceau sur appel à la fraternité, avec “Salam, Shalom”. Bien sûr, ces changements lui valent de nouvelles critiques, mais Adamo assume pleinement le sens de cette seconde version dans plusieurs entretiens donnés à la presse. Il jouera ce titre en Tunisie et avec d’autres grands artistes francophones comme Maurane et Calogero.
“Inch Allah” sera traduit en anglais, en italien, en espagnol. Chanson courageuse créée par un superbe musicien, elle est plus que jamais nécessaire.
J’ai suivi mes émotions, je ne regrette rien. J’étais sincère quand je l’ai écrite, j’étais sincère, aussi, quand je l’ai modifiée. Une de mes plus grandes joies, c’est d’avoir pu l’interpréter en 2003, en Tunisie, au théâtre antique de Carthage. Au début, on m’avait suggéré d’éviter de la chanter, mais ça été, pourtant, la chanson la plus applaudie du concert. Ce qui montre que le peuple est capable de comprendre, et que ce sont les dirigeants qui sont parfois rigides et dogmatiques…Salvatore Adamo. Entretien avec Philippe Barbot. Musée SACEM
J'ai vu l'orient dans son écrin avec la lune pour bannière Et je comptais en un quatrain chanter au monde sa lumière Mais quand j'ai vu Jérusalem coquelicot sur un rocher J'ai entendu un requiem…
J'ai vu l'Orient dans son écrin Avec la lune pour bannière Et je comptais en un quatrain Chanter au monde sa lumière Mais quand j'ai vu Jérusalem Coquelicot sur un rocher J'ai entendu un…
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