Morceau
Charles Aznavour est un monument de la chanson française et un acteur de premier plan. Prolifique, il a enregistré plus de 1 200 chansons en une dizaine de langues, dont l’arménien, sa langue maternelle.
En 1961, cela fait plus de dix ans que ce chanteur d’exception brûle les planches. Il est adoré et respecté du public. C’est alors qu’il écrit et compose « J’me voyais déjà » qui figure sur son septième album Charles Aznavour. Le titre est un succès, tant en France qu’à l’international. Dans « J’me voyais déjà », avec humour désabusé et ironie, Aznavour raconte les rêves de gloire d’un petit artiste qui n’a pas jamais percé. « J’me voyais déjà » pose cette question : à quoi tient la réussite d’un chanteur ? Le Grand Charles aurait très bien être à la place de son double malheureux, à l’image de centaines d’autres artistes de l’ombre…
Charles Aznavour interprète le morceau pour la première fois à l’Alhambra, scène de music-hall parisienne, avec son big band jazz et son jeu de scène théâtral, où le public lui réserve une ovation. Les paroles sont à la fois riches et lourdes de sens. Dépensant toutes ses économies dans ses tenues et en studio, l’artiste rêve de gloire sur scène, dans les magazines et les interviews. Le public, lui, le boude. Il passe alors sa vie à y croire, à courir après une carrière illusoire qui l’éreinte et l’use. Aigri et désabusé, il conclut même son monologue avec un ton un brin revanchard.
Cette progression entre espoir et désillusion, n’est pas sans rappeler un autre morceau de bravoure, « Le Chanteur » de Daniel Balavoine. En effet, le désir d’être unique, la course à la célébrité et les rêves de gloire sont des sujets de prédilection chez les chanteurs. Les rappeurs ont même fait de l’egotrip leur marque de fabrique ! Eddy de Pretto par exemple, a repris « J’me voyais déjà » sur la scène des Césars. Son morceau « Ego » semble largement inspiré du titre d’Aznavour.
Avec « J’me voyais déjà », Aznavour écrit un egotrip chanté qui inspire encore toute la nouvelle scène française d’aujourd’hui.
À dix-huit ans j'ai quitté ma province Bien décidé à empoigner la vie Le cœur léger et le bagage mince J´étais certain de conquérir Paris Chez le tailleur le plus chic j'ai fait faire Ce…
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