João Gilberto

João Gilberto naît au Brésil en 1931 dans l’État de Bahia, à l’est du pays. Dans ses premières années, il est bercé par le haut-parleur de son voisin qui diffuse continuellement de la musique et fait son éducation musicale. À 14 ans, l’adolescent décide d’apprendre la guitare en autodidacte. Le coup de foudre est immédiat et João ne fera jamais d’autre plan de carrière. À peine majeur, il quitte son village pour la grande ville, puis pour Rio, où il connaît des petites victoires. Mais le succès se fait attendre et le guitariste passe les premières années de sa vingtaine dans l’errance et l’isolement, à vivre comme un marginal un peu fou, obsédé par sa musique.

En 1957, il enregistre les premiers et les plus grands morceaux de la bossa nova, genre dont il est considéré comme l’un des créateurs aux côtés de Vinicius de Moraes et Tom Jobim. La bossa nova, style musical novateur à la croisée des chemins entre le samba et le jazz, adapte à la guitare solo la rythmique syncopée du samba.
La persévérance de João Gilberto finit par payer en 1958, quand il publie avec Tom Jobim plusieurs disques en tant que guitariste et chanteur, dont les célébrissimes morceaux « Chega de saudade » et « Desafinado ». João Gilberto devient alors une star nationale.

Dans les années 60, il travaille avec des jazzmen américains et publie en 1964 un disque devenu culte avec le saxophoniste Stan Getz, Getz/Gilberto, qui contient l’immense succès « A Garota de Ipanema ». Dans les décennies suivantes, il collabore de multiples fois avec Getz et sort de nombreux albums distingués, comme Ela é Carioca.

L’artiste s’est toujours distingué par une personnalité atypique et excentrique : perfectionniste vivant reclus pour son art, secret et discret, refusant les interviews, arrêtant des concerts au beau milieu si le public n’était pas suffisamment attentif… Ces frasques ont aussi contribué à la création du mythe autour de João Gilberto. Un statut de légende mérité, pour un fou de musique qui a su croire en lui.