Kolé Séré

Morceau culte des années 1980, « Kolé Séré » interprété en duo par Philippe Lavil et Jocelyne Béroard croise deux voix, deux langues et deux cultures à une époque où un nouveau style venu des Antilles déferle sur la scène musicale française : le zouk.
La version originale de « Kolé Séré » sort en 1986 sur le premier album solo de Jocelyne Béroard alors chanteuse de Kassav, le groupe qui inventa et diffusa cette nouvelle musique qui se chante exclusivement en créole. Le titre est écrit et enregistré par Jocelyne Béroard elle-même avec Jean-Claude Naimro, un de ces membres fondateurs. « Kolé Séré » raconte un couple qui se retrouve après sa séparation. Tranche de vie pleine de regrets et de tendresse où les anciens amants finissent par danser ensemble, « collé-serré ».
C’est Philippe Lavil, chanteur de variétés populaire en métropole, qui proposa à Jocelyne Béroard de reprendre « Kolé Séré » un an plus tard. Les deux artistes, le « béké » et la Créole, vont créer un joli dialogue entre Paris pluvieux et Fort-de-France ensoleillé. L’une chante en créole, l’autre en français, mais tous deux se rejoignent sur le refrain où le créole l’emporte. La structure de la chanson s’occidentalise pour apprivoiser le public français habitué à l’alternance couplet/refrain, ce qui n’est pas vraiment la règle dans le zouk. Côté rythmique, « Kolé Séré » conserve les accents afro-caribéens propres au zouk pour mieux faire danser les amoureux. Enfin, les arrangements rutilants de Kassav habillent la chanson en toute majesté.
Succès des Tops et des hit-parades pendant des semaines, « Kolé Séré » a su se jouer joliment des images d’Epinal qui collent aux Antilles et souffler la langue créole au creux de l’oreille du public sur plusieurs générations…

Descendant des colons français des Antilles, les anciens maîtres et esclavagistes.