Morceau
Sur un texte d’André Benedetto, Hélène Martin compose un chant poignant aux accents bluesy, une chanson militante dans la droite ligne des engagements de la chanteuse. La chanson qui révèle et dénonce l’insupportable condition des Afro-Américains dans le sud des Etats-Unis prend argument des circonstances épouvantables de la disparition de l’immense chanteuse Bessie Smith, suite à un accident automobile. Non admise dans l’hôpital le plus proche réservé aux Blancs, elle meurt amputée de son bras. La chanson prend l’allure d’un manifeste contre la bêtise et criminelle du racisme. Le texte d’une terrible crudité est paru dans un recueil de poésie intitulé “Urgent crier”, ce qui en donne la tonalité. Benedetto, poète et créateur du festival Off d’Avignon, y emploie un vocabulaire violent et extrêmement précis. Sa dénonciation est un prétexte à un survol au vitriol de l’histoire contemporaine des Etats-Unis où la vie d’un homme ou d’une femme compte pour bien peu, entre Al Capone ou le Klu Klux Klan. Il documente aussi la profonde tristesse de la vie des ces musiciens et chanteuses de blues, entre maltraitances et addiction aux drogues pour en supporter le poids.
Le chant profond d’Hélène Martin épouse les vibrations du blues et rend un poignant hommage à la prodigieuse chanteuse que fût Bessie Smith. Sur sa tombe, Janis Joplin, autre grande du blues, a fait graver cet épitaphe: « La plus grande chanteuse de blues au monde ne cessera jamais de chanter – Bessie Smith 1895-1937 ».
La grande Bessie qui chantait des blues Est morte à Memphis dans le Tennessee Il y a trente-cinq ans, le bras arraché Entre un hôpital réservé aux blancs Et un hôpital interdit aux noirs Entre…
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