La Boum

Rares sont les films pouvant se targuer d’être devenus des phénomènes de société, dont l’on connaît tout, des musiques aux répliques. « La Boum » est de ceux-ci. Sortie en 1980, cette comédie romantique de Claude Pinoteau s’inspire de la vie personnelle de Danièle Thompson, la scénariste – fille du réalisateur Gérard Oury et épouse du producteur de concerts rock Albert Kosky, famille quand tu nous tiens - qui va d’incompréhension en incompréhension avec sa fille adolescente. L’histoire de « La Boum » est simple. Vic – incarnée par Sophie Marceau – a 13 ans, des parents un peu fermés d’esprit et une arrière-grand-mère, Poupette, délurée et pétillante. « La Boum », c’est les premiers émois, l’école, les histoires avec les garçons (et surtout celui qu’elle aime, Mathieu), les conflits avec les parents, qui eux-mêmes ne savent plus très bien où ils en sont. Tellement banal que chacun.e s’y retrouve. Le synopsis, aussi simple soit-il, fait mouche dans une société où l’autodétermination des filles s’affirme et grandit : le film rafle plus de 15 millions d’entrées dans toute l’Europe.

La bande originale du film (et de sa suite, « La Boum 2 ») est elle aussi devenue culte. Composée par Vladimir Cosma, star de la musique à l’image, elle comprend 7 chansons originales, mais surtout le titre principal « Reality » interprété par Richard Sanderson. Si au départ, la chanson est boudée par les grandes radios – RTL, France Inter et Europe 1 – qui refusent sa diffusion, elle devient finalement le morceau phare du film, qui traverse encore les générations. Richard Sanderson, peu connu en France, s’efface derrière une chanson dont le poids sera bien lourd à porter. « Reality », langoureuse, sensuelle, devient LA musique des slows, la bande originale des émois adolescents, la chanson pour assurément séduire son crush.

Les cinquantenaires d’aujourd’hui ressentent encore dans leur cœur les émois de leur jeunesse, dès les premières notes d’une BO qui n’a pas pris une ride.