La carte postale de Zebrock #6

À défaut de partir à Punta Cana, je te propose de partager un petit bout d’un voyage qu’on boude, celui des transports en commun. On est d’accord, il y a plus glamour… Je suis dans le RER E, direction les bureaux de Zebrock. Mon wagon est désert: ça sent les vacances (et la sueur)! Mon épopée a débuté à 9h33, ce matin. Après avoir claqué la porte vermillon de mon petit appartement, j’ai dévalé les marches quatre par quatre en espérant rattraper mon retard et avoir mon RER. Rien de mieux pour cet exercice matinal qu’une bonne musique un peu rythmée. Ce sera Disiz et son « Quand je serai Chaos », clin d’œil au morceau éponyme de Alain Souchon « Quand je serai KO ».

Je me suis ensuite enfoncée dans le ventre de la Gare du Nord. Le rappeur évryen a poliment cédé le mic’ à Lausse the Cat et sa  « Belle bouteille », jongle habile entre anglais et français, samplée de « Walk on the Wild Side » de Lou Reed.

Après avoir couru dans la gare, j’ai vu mon RER filer devant mes yeux ainsi que mon espoir d’arriver à l’heure au bureau. Pour reprendre mon souffle, le doux « Ton rythme sera le mien » du mystique Cheval Fou m’a semblé très à propos. Assise sur les petits bancs en bois de la gare Magenta j’ai ensuite tué le temps en imitant mes voisins de gauche et de droite : ils scrollaient frénétiquement sur Instagram. Une vidéo d’un type cuisinant des ramens plus tard, et me voilà à écouter Face de Ghinza en me remémorant l’émouvante finale du Grand Zebrock.

Le RER suivant est arrivé très rapidement ! Je me suis installée sur les petits sièges en moquette rose délavée du compartiment supérieur du wagon. Le train a marqué un premier arrêt à Rosa Parks. Il était temps d’écouter le fruit de la rencontre étonnante mais évidente de deux univers, ceux du grand Prince Waly et des déjantés Feu! Chatterton; le beau bébé « BO Y Z ». Les crissements des roues du train sur les rails m’ont brutalement ramenée à la réalité. Je vois maintenant le défilement du paysage noiséen qui décélère. Il est temps pour moi de t’abandonner avec un dernier morceau qui m’accompagnera pendant ma courte marche jusqu’au bureau : Train de Thylacine qui me fera voyager avant de pouvoir m’évader, moi aussi loin d’ici. Allé, zou, je file.

Je t’embrasse.