Morceau
Ambiance religieuse en ouverture : la voix s’élève sur un accompagnement d’orgue. Mais bien vite, le rythme, la guitare et la mandoline viennent donner un aspect plus enjoué à cette chanson publiée en 1967.
Pourtant son message est loin d’être léger. Le premier couplet évoque les dangers de la liberté d’expression, plus particulièrement quand il s’agit d’exprimer une vérité, qui, comme chacun le sait, n’est pas toujours bonne à dire. Béart défend ici ceux que nous appellerions aujourd’hui les lanceurs d’alerte. Leur sacrifice permet ensuite au second de faire entendre sa voix, mais eux payent de leur vie ou de leur réputation la mission qu’ils se sont assignée.
Béart dénonce ensuite l’hypocrisie du Tour de France – il semblerait que ce soit la révélation médiatique des pratiques de dopage au cours de cette épreuve qui ait été l’inspiration initiale de cette chanson. La presse apparaît ensuite dans le troisième couplet, avec une allusion au « pauvre Président » derrière lequel on devine John Fitzgerald Kennedy ; son assassinat en 1963 reste encore aujourd’hui entouré de mystère. Puis, au quatrième couplet, Béart s’attaque aux écrivains officiels du stalinisme, qui « rest(ent) dans la ligne, suiv(ent) les consigne » et n’acceptent aucune déviance.
Le couplet suivant établit un parallèle avec la Passion du Christ : le « jeune homme à cheveux longs » (hippie avant l’heure ?) est exécuté car sa « vérité » n’était pas audible par la « foule sans tête » et les autorités représentées par Ponce Pilate. Dans « La vérité », Béart reprend la parole biblique pour dénoncer le manque de transparence et d’honnêteté dans le monde qui l’entoure.
Le couplet final fait de lui le dernier porteur de vérité à travers ses chansons. Le risque paraît quelque peu dérisoire (il risque les « murmures » du public et des « tomates mûres »). Mais on comprend malgré tout qu’il veut ici proposer une sorte de manifeste : il fait de l’intégrité et de la liberté ses étendards.
Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent !Évangile selon Luc, 17 :1
Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié D'abord on le tue Puis on s'habitue On lui coupe la langue on le dit fou à lier Après sans problèmes Parle le deuxième Le premier qui dit la…
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