Morceau
Voyage en zone pavillonnaire : des maisons aux volets bleus breton, des enfants courant dans la rue, des pelouses bien tondues et quelque part, un aboiement. Derrière une jolie palissade blanche, un adorable labrador accueille les passants. Regard tombant, oreilles soyeuses, pelage doré et grosses pattes… Tout le monde serait d’accord pour tout plaquer et devenir son meilleur ami pour la vie. Tout le monde, sauf Ottis Cœur. Et elles le clament haut et fort dans ce morceau. Pourquoi tant de haine envers ce gentil canidé ?
« Labrador », c’est un cri du cœur. A travers ce morceau, les filles d’Ottis Cœur repoussent de toutes leurs forces les schémas de la famille traditionnelle. On imagine aisément un labrador dans un beau jardin, entouré par un couple, ses deux enfants, leur mini-van et une vie bien rangée. Pour Ottis Cœur, c’est une vision d’horreur. Le labrador incarne cette vie qu’elles refusent d’appeler la leur. Elles s’incluent également dans les paroles, comme les hypothétiques têtes blondes qu’elles refusent d’avoir.
Ce morceau est un jeu de chat et de la souris, course-poursuite entre des codes que la société patriarcale veut leur imposer et leurs esquives ironiques. Avec le sarcasme qui les caractérise, elles tournent en ridicule le mariage et la routine et font le choix de la cavale et de la spontanéité. C’est décidé, personne ne les mettra dans une case.
Acidulé, frais, coloré : ces adjectifs pourraient être utilisés pour parler d’une salade de fruits mais décrivent tout aussi bien l’énergie particulière de « Labrador ».
Les voix s’harmonisent, accompagnées par des riffs de guitare et breaks de batterie dans une ambiance joyeuse. Le clip apporte au morceau une touche estivale, avec des images entièrement captées lors de la tournée du groupe au Pérou, en partenariat avec le réseau des Alliances françaises. Devant l’objectif d’un téléphone, on voit les quatre filles se succéder : elles rient, discutent, chantent, plaisantent, et surtout vivent cette vie qu’elles se sont construite, loin des injonctions sociales. Cela vient compléter également l’ambiance rétro du morceau par des couleurs vintage, un effet fisheye et un petit côté DIY.
Je n'veux pas, toujours pas D'un labrador couleur vanille.Non, c’est non. Extrait de « Labrador » Ottis Cœur, 2022
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