Morceau
L’Arménien Missak Manouchian et ses camarades sont tombés au peloton d’exécution. Résistants communistes de la M.O.I., qui regroupait les militants étrangers réfugiés, ils n’étaient pas Français, mais mouraient pour la France… c’est-à-dire pour la Liberté et pour que les autres, tous les autres, gardent le droit de vivre. En 1955, le poète lui aussi résistant, Louis Aragon, fait de la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme, un poème à la portée universelle, sous le titre Strophes pour se souvenir. Cette oraison funèbre posthume est notamment remarquable par ce vers admirable : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ». Maintes fois reprise, la chanson est aujourd’hui un classique de la chanson française.
La musique, bouleversante, est composée par Léo Ferré. Seuls un chœur mixte et des timbales guident sa voix dans une ambiance froide. Sommes-nous dans un petit matin frais rassemblés devant les 23 cercueils pour une oraison funèbre ? Ferré déclame le texte plus qu’il ne le chante. La voix vibrante est chargée de l’émotion du chanteur-récitant. Le roulement de tambour qui rompt brutalement la continuité du chant évoque la mise à mort des 23 membres du groupe Manouchian. On entend la colère et l’émotion toutes retenues. Le fait qu’il n’y ait qu’un chœur et peu d’instrumentation, permet de souligner le texte. Reprise de nombreuses fois, la chanson est aujourd’hui un classique de la chanson française.
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prièr' aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vit' onz' ans Vous vous étiez servis simplement de vos armes La mort n'éblouit pas…
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