Le CD

Fine galette, légère et argentée, le Compact Disc a profondément marqué les adolescents des années 90 et 2000 qui se remémorent aujourd’hui avec nostalgie l’achat de leur premier CD, leur chaîne hi-fi ou de leur lecteur portable. Difficile à concevoir pour les générations suivantes pour qui la musique se vit sur des smartphones en flux continu.
Dans la seconde moitié du XXème siècle, la musique s’écoute à la radio ou sur des vinyles. Les vinyles, ces grands disques noirs à sillon qui se posent sur une platine, rendent une musique au grain chaleureux unique. À partir des années 1970, c’est le règne de la cassette qui atteint son apogée dans les années 80. C’est à ce même moment que l’industrie musicale prépare un grand coup : la création d’un nouveau support, le CD ou disque compact, qui annonce les années numériques. En 1979, le japonais Sony et le néerlandais Philips décident de travailler ensemble sur un nouveau support – une innovation libérée, dans une certaine mesure, du joug américain. Le défi technologique est grand, le CD verra le jour trois ans plus tard. Ce disque est frappé de minuscules irrégularités, lues par un laser optique, qui envoie ce signal au préamplificateur pour produire un son. La promesse est multiple : meilleur son, plus longue durée d’écoute, plus de solidité, de légèreté, possibilité de sélection piste par piste…
En 1982, les premiers CD sont commercialisés et parmi eux l’album The Visitors d’ABBA, le célèbre quatuor disco toujours curieux de nouvelles technologies. Le premier lecteur CD est proposé l’année suivante. Mais c’est l’album Brothers In Arms du groupe anglais Dire Straits qui promouvra la nouvelle technologie dans le monde entier. Progressivement, le CD grignote des parts de marché, mais reste relativement cher, de même que les lecteurs. C’est dans les années 90 qu’il se démocratise et remplace petit à petit les supports analogiques, devenus désuets, encombrants, peu pratiques et obsolètes. C’est l’ère de la CD-mania.
En France, les jeunes des années 2000 se bousculent dans les rayons pour acheter les derniers singles à la mode : Diam’s, Tokio Hotel… Et puis, Internet se diffuse dans les foyers avec le téléchargement illégal et le streaming. Le CD disparaît presque, sauf pour quelques irréductibles. Les mêmes qui continuent à acheter les vinyles, pour l’amour de l’objet. Comme quoi, l’Histoire est un éternel recommencement.