Morceau
Chant de mobilisation et de combat, hymne, “Le Chant des partisans” est écrit par l’écrivain Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, tous deux résistants. Les paroles ne font pas de détour : elles magnifient le combat des partisans, en soulignent la dureté et appellent à y prendre part sous toutes ses formes. Elles sont impitoyables, comme l’est la guerre. Mais ce sont des paroles d’espoir pour ceux qui la sifflent discrètement, comme par défi. La France y est judicieusement évoquée: ouvriers, paysans, mines, collines, paille autant de mots auxquels l’auditeur attachera des images familières, celles de la patrie qu’il faut défendre.
La mélodie simple de cette chanson pourrait l’apparenter à celle des comptines, ces chansons d’enfance que nous gardons au fond de notre mémoire. En revanche, son rythme binaire rappelle les chants de marche, approprié à son texte. Une mise en scène est suggérée: une colonne de soldats allemands passe et un sifflement invite les partisans cachés dans les fourrés à reprendre leur route. La chanson débute a capella, avant d’être accompagnée d’un accordéon, un instrument très populaire à l’époque. Le chant gagne en amplitude avant le retour menaçant d’une autre colonne allemande, puis s’affirme jusqu’à ce qu’un chœur imposant, évoquant la multitude des partisans enfin rassemblés et l’approche de la Libération. Cette musique est composée en 1942 par la chanteuse d’origine russe Anna Marly, elle-même engagée dans la résistance.
Ce chant est un hymne, un monument national qui a été repris au fil des décennies. Peut-être connaissez-vous la version qu’en a faite le groupe Zebda en 1997: « Motivés » !
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, C'est l'alarme ! Ce soir l'ennemi…
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