Morceau
Quand il apparait en 1965 avec “ Aline “, un hit majeur, Christophe a tout du chanteur de variétés dont rien n’assure le public qu’il passera l’été de son succès. Surtout, rien ne laisse présager que Daniel Bevilacqua, son vrai nom, deviendra un auteur majeur de la chanson. Il en administre la preuve avec “ Les mots bleus “, chanson marquante de la pop française des années 70. Elle se caractérise par le son typique de ces années : une batterie disco, des nappes résonnantes dont le son se situe entre celui d’un orgue et d’un synthétiseur, la basse est ronde et rebondissante. La voix singulière, étirée, de Christophe se détache de la masse sonore afin de déployer un texte empreint de mélancolie écrit par un parolier inattendu : Jean-Michel Jarre. Ce dernier ne s’était pas encore fait connaître mondialement par sa musique de synthétiseurs, mais l’ambiance néo-romantique du morceau porte déjà sa marque sonore. Les paroles disent l’hésitation d’un homme à aller parler à une femme qu’il voit au loin. La mélancolie des paroles se comprend par le contexte : le soir, le vent d’hiver qui “souffle en avril”, le silence, le lieu du quai des trains qui signifient les adieux définitifs. La chanson rentre dans la tête comme une fatalité. Elle déroule un climat triste amplifié par son tempo lent, les descentes de la mélodie du refrain, les voix de chœur en notes tenues et longues, les surgissements soudains dans les couplets d’accords qui s’éteignent lentement et la litanie en boucle du refrain en fin de morceau.
Il est six heures au clocher de l'église Dans le square les fleurs poétisent Une fille va sortir de la mairie Comme chaque soir je l'attends Elle me sourit Il faudrait que je lui parle À tout…
Vous trouvez qu'il manque un média ?
Créez un compte ou connectez vous pour suggérer d'autres médias.
Se connecter