Morceau
Avec sa pop électronique et ses boîtes à rythmes, Gisèle Pape raconte le destin tragique des nageuses de l’équipe de la République démocratique allemande (RDA) des années 70. Pendant des années, ces adolescentes ont été surentraînées, poussées au bout de leur capacité et surtout dopées à leur insu. Certaines auront des séquelles à vie sur leurs foies, leurs reins. D’autres donneront naissance à des enfants handicapés. Si les nageuses est-allemandes raflent de nombreuses médailles, leurs corps sont détruits. Dans « Les Nageuses », Gisèle Pape raconte une histoire vraie qui s’est déroulée en pleine guerre froide. Sa musique illustre ses paroles. Gisèle Pape manie à merveille une mélodie douce qui rappelle l’enfance, que les jeunes athlètes viennent à peine de quitter. Elle est bientôt confrontée à la basse et la boîte à rythme répétitives, oppressantes, qui rappellent la course et les longueurs dans les bassins.
Pourquoi avoir dopé ces adolescentes, les avoir transformées en machine à gagner au détriment de leur santé ? Dans les années 1970, le monde est toujours séparé en deux camps, les pays de l’Ouest (dominés par les États-Unis) et le bloc de l’Est (soviétique, communiste). L’Allemagne est elle-même coupée en deux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est un nouveau genre de guerre, sans affrontement direct avec des canons et des soldats, mais faite de menaces, de course à la puissance dans d’autres domaines que sur le champ de bataille. Dans la course à la technologie ou les compétitions sportives par exemple. Qui aura le plus de médailles, les meilleurs champions ? A quel prix ? Ce sont des enjeux qui dépassent les nageuses de Gisèle Pape… manipulées pour la gloire de leur pays.
Au bleu du bassin, les couleurs se mêlent L'espoir doré ignore le noir des secrets On construit nos corps, en machines si fières de jouer un jeu que je n'ai pas décidé Je plonge, je nage,…
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