Les VRP

Plus proches de Boby Lapointe que des Sex Pistols : drôles à regarder, drôles à écouter, ainsi furent les VRP…
Cousins proches (deux membres en moins, un autre en plus) d’un autre groupe à image iconoclaste, les Nonnes Troppo, les VRP formés en 1988 par Néry Catineau, Cyril Delmote, Pascal Herbert, Laurent Meslin et Sébatien Libolt sont déjà très reconnaissables visuellement. Ils sont en effet maquillés grossièrement, s’habillent de costumes mal taillés, élimés et grotesques … Mais c’est surtout avec leurs musiques qu’il font la différence avec la scène alternative de l’époque à laquelle ils vont pourtant être associés (entre autres parce qu’ils vont enregistrer pour le label Bondage Records, celui de Bérurier Noir). Avec des instruments acoustiques bricolés ou inventés (une valise devenue une grosse caisse, un manche à balai dans une bassine qui sert de contrebasse…), transportables en toute occasion, ils renouvellent et dynamisent à la façon punk et swing l’art de la chanson de rue en interprétant des textes qui peuvent rappeler ceux d’un Boby Lapointe ou des Frères Jacques. Après un an d’existence ils sortent un premier album Remords et tristes pets suivi de deux autres Retire les nains de tes poches (en 1990) et Vacances prolongées (en 1992). Durant leur cinq ans de carrière (ils se sépareront en 1993 après un ultime concert au Zénith de Montpellier), les VRP auront été bien plus qu’un petit orchestre de rue entrecoupant ses chansons de sketches et d’improvisations : ils auront en effet tourné dans de nombreux pays européens ainsi qu’au Japon ou au Canada. On les aura aussi vu partager la scène avec Noir Désir, la Mano Negra, ou les Wampas.
A leur façon, les VRP auront ouvert la voie à un nouveau courant de la chanson alternative dite festive à laquelle certains membres du groupe vont demeurer fidèles : Cyril Delmote, par exemple, deviendra bassiste des Suprêmes Dindes, Néry se lancera lui dans une carrière solo avec un certain succès.
Des groupes actuels comme Les Ogres de Barback ou les Hurlements d’Léo ont depuis revendiqué leur filiation avec l’esprit si particulier des VRP.