Morceau
« Love To Love You Baby », c’est la rencontre de Donna Summer, Giorgio Moroder, et Pete Bellotte vers le milieu des années 70. Nous sommes à la veille de l’explosion commerciale du disco. Tous trois sont installés en Allemagne. À l’époque, Donna Summer est une jeune choriste à l’affiche de l’adaptation allemande de la comédie musicale Hair. Pete Bellotte est producteur et ami de Giorgio Moroder, auteur-compositeur. Loin d’être de nouvelles recrues, ils ont chacun un joli CV dans l’industrie musicale. Leur talent opère et du studio sort un premier album, Lady Of The Night sous le nom de Donna Summer en 1974. Il ne créera pas d’emballement médiatique sans pour autant être un raté. Mais le trio créatif ne s’arrête pas là et publie « Love To Love You Baby » l’année suivante. Cette fois c’est la bonne, le titre est un succès international.
Il faut dire que la recette est très efficace : une batterie « four to the floor »*, une caisse claire un temps sur deux, de légers charlestons, et, comme toujours, une ligne de basse groovy qui fait monter la température. Ajoutez à cette structure dansante quelques cuivres ou bois, une guitare wah-wah très rythmique et… Donna Summer qui chante « I love to love you » (« J’aime t’aimer » en français) tout en gémissant de manière très suggestive. Un peu trop suggestive d’ailleurs au goût de certaines radios qui refuseront de jouer le titre par peur de choquer les bonnes mœurs. Cette recette est pourtant très disco, ce style de musique conçu pour danser dans de longues fêtes hédonistes et libérées. La version finale de 17 minutes sortira sur l’album du même nom. Pourquoi un vinyle aussi long ? Les médias racontent que le patron de la maison de disque américaine Casablanca aurait demandé à nos artistes une version de 20 minutes afin qu’il puisse écouter « Love To Love You Baby » en boucle sans avoir à rejouer le disque à chaque fois. L’autre explication tout aussi pragmatique provient du fait qu’il est plus facile pour les DJ de réaliser mixes et transitions avec des disques rallongés.
Quoi qu’il en soit, la voix sensuelle de Donna Summer sur ce disco bouillant va faire son petit effet dans l’histoire de la musique. C’est durant cette période que le format Maxi 45 tours* va devenir un standard de l’industrie, et de la musique de danse en particulier. De plus, l’album va imposer Donna Summer et Giorgio Moroder dans les esprits comme la « Queen » et le « Father » du disco. Pete Bellotte, lui, n’aura pas le droit à une telle renommée… Au cours de la décennie le Giorgio « Father of disco » Moroder deviendra même le « roi des synthétiseurs » en sortant des albums entièrement électroniques, à une époque où ces machines se démocratisent sérieusement. Ce disco ultra-électronique donnera plus tard naissance au Hi-NRG.
En 1977, Summer et Moroder terminent de forger leur légende avec « I Feel Love », qui détrône « Love To Love You Baby ». C’est l’apogée de la vague disco, qui sort définitivement du circuit confidentiel de fêtes undergrounds afro-américaines, latino, et homosexuelles, pour progressivement conquérir les médias de masse, et changer de le visage des musiques dansantes à tout jamais.
Aussi nommé « twelve inches » par les anglais (« douze pouces » en français), désigne un disque viynle de 30 cm de diamètre contenant un titre par face et tournant à la même vitesse qu’un 45 tours. Ce format est né avec l’expansion du disco et le besoin des DJ de travailler avec des morceaux rallongés contenant des ponts rythmiques. Les autres types de disques microsillon existants sont le 33 tours de 30cm et le 45 tours de 17cm.
Expression couramment utilisée en musique pour désigner un batteur qui joue quatre coups de grosse caisse marqués sur une mesure de quatre temps. En solfège, on dira que le batteur joue « quatre noires ». En clair, un « four on the floor » c’est un « boum boum boum boum ». C’est par exemple le rythme de toute la musique house, techno… et disco bien entendu !
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