Manu Chao

Déterminé, charismatique, véritable pile électrique armée d’une guitare… Ce sont les images qui reviennent à celles et ceux qui dans les années 84/85 ont découvert le tout jeune Manu Chao alors que celui-ci jouait avec les Hot Pants ; l’un de ses tout premiers groupes.
Pour tous c’était alors déjà une évidence : cet enfant de la banlieue ouest parisienne était obligatoirement promis à un formidable avenir musical.

Près de quarante ans après les Hot Pants et leur rock presque traditionnel, le bilan de sa carrière est évidemment sans appel, Manu Chao a quasiment tout réussi de ce qu’il a entrepris artistiquement ! Que ce soit avec la Mano Negra, avec laquelle il a enregistré cinq albums entre 1988 et 1994 (Patchanka en 1988, Puta’s Fever en 1989, King of Bongo en 1991, In the Hell of Patchinko en 1992, Casa Babylon en 1994), que ce soit en tant qu’artiste solo, lorsqu’il il a fait un carton mondial avec son album Clandestino paru en 1998 et vendu à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde, que ce soit avec son groupe Radio Bemba avec lequel il a parcouru la planète, et sorti deux enregistrements fiévreux dans les années 2000.
Un parcours dirigé par l’instinct et l’envie d’inventer des chansons rythmiquement bariolées qui ont fait se croiser tout à la fois rock, reggae, salsa, punk, calypso électro, cumbia ou hip-hop. Des mélanges en réalité logiques pour quelqu’un qui au cours des années a multiplié les collaborations avec des artistes venus d’un peu partout dans le monde. On l’aura entre autres vu jouer avec le musicien sicilien Roy Paci, chanter en duo avec le chanteur kabyle Idir ou, en février 2003, donner une série de concerts dans des clubs espagnols en compagnie du chanteur basque Firmin Muguruza. On se rappelle aussi qu’il avait réalisé en 2004 et avec énormément de succès l’album Dimanche à Bamako du duo malien Amadou et Mariam… Plus récemment, en 2019, il interprétait avec le groupe de Hip-Hop bosnien Dubioza Kolektiv, « Cross The Line », une chanson parlant des migrants bloqués aux portes de l’Union européenne…

Prolifique, inspiré, curieux concerné et voyageur, Manu Chao seul ou avec ses groupes, aura joué quasiment partout où cela lui a été possible : de l’Argentine à l’Uruguay en passant par le Mexique, Cuba ou la Bolivie ; des USA à la Bosnie en passant par la Serbie ou la Macédoine… Une aventure de globe-trotter avec guitare en bandoulière qui ne ressemble à aucune autre.