Michel Cloup

Michel Cloup est de cette génération qui a pris très au sérieux les aventures sonores de Sonic Youth, ce groupe américain qui a tant marqué le rock depuis les années 90.
Depuis 1993 et son premier groupe, Diabologum qui nous a laissé trois albums, puis Expérience, qui en a livré quatre, tous passionnants, exigeants, réconfortants on sait que Cloup ne fait pas du rock pour passer le temps. Adepte d’un son libéré des contraintes du paraître pour dire sans fard des mots tranchants, un chant et des sentiments que seuls le fracas du rock et la véhémence de la colère sont en mesure d’exprimer. Cloup scrute le monde et les relations sociales avec une acuité politique qui n’épargne pas les faux semblants d’un monde vulgaire, qui piétine les hommes et les femmes et a fait de l’argent son horizon. Sa musique est sans concession, ce qui la rend très abordable à celles et ceux qui en attendent des émotions vraies, autre chose que de l’eau de rose.
Il a aussi conduit plusieurs expériences, avec d’autres artistes et en solo, dont une remarquable avec son alter ego Pascal Bouaziz (Mendelson) : la mise en musique du livre choc de Joseph Ponthus, A la ligne.
En 2022, il publie Backflip au-dessus du chaos, disque puissant toujours lourd de la colère intacte d’un musicien expérimenté, également comédien sur les planches et au cinéma, que suit un public fidèle et prêt au “Combat Rock” que nous appelait à mener The Clash. Au terme de dix titres qui défilent vite et fièrement, pleins de sonorités enivrantes et de textes impressionnants de justesse de ton, l’album se conclut par une version fantastique de l’Internationale ce vieux chant révolutionnaire spectaculairement revivifié.