Mon amie la rose

En 1964, alors qu’elle est propulsée au rang de vedette, Françoise Hardy redécouvre cette chanson, écrite par Cécile Caulier, et pour laquelle cette dernière n’arrive pas à trouver d’interprète. Le deal est alors signé et Françoise Hardy est loin de se douter que c’est cette chanson qui fera d’elle une icône de la chanson française. Pour l’occasion, Jacques Lacome compose un boléro, c’est-à-dire une danse à trois temps.

En deux minutes et quinze secondes, l’hommage est rendu à l’actrice française Sylvia Lopez, brutalement décédée à vingt-six ans, fauchée en plein succès par une leucémie. Les paroles sont simples, claires, limpides, sans ornements ni fioritures. Le message est clair : la vie ne tient qu’à un fil et le temps passe, beaucoup trop vite. La beauté, le bonheur, la santé se fanent comme des roses, et la fin est inéluctable. Françoise Hardy signe ici une ballade empreinte d’émotion et de tristesse, d’une mélancolie caractéristique de ses morceaux.

La chanson prend d’autant plus que Françoise Hardy, comme Brigitte Bardot avant elle et tant d’autres, filles et garçons, incarne la fraîcheur et la beauté d’une jeunesse insolante dont les médias en plein essor cultive l’image dans laquelle se reconnaissent les millions de baby boomers qui les applaudissent.

Tant le succès a été au rendez-vous, que les reprises furent nombreuses. Parmi elles, la brillante version orientale de Natacha Atlas, chanteuse belge d’origine égyptienne, sur son album Gedida en 1999. Bien la preuve, s’il en fallait, que la musique qui touche les cœurs traverse aussi les frontières.

Rédaction : Aleksien Méry