Thème
Entre 1980 et 1988, le fanzine (« magazine de fan » : comme on le définit, distribué aux concerts ou chez les disquaires) New Wave a marqué l’époque, non seulement parce que contrairement à d’autres publications indépendantes s’inscrivant dans la même mouvance « DIY/fais-le toi-même » il était remarquablement soigné et imaginatif au niveau de son visuel ; mais aussi parce que ses contenus pouvaient aborder d’autres thèmes que les seuls sujets musicaux. Dans un même numéro de New Wave on pouvait, par exemple, aussi bien lire un article sur le groupe Marquis de Sade, un autre sur les très punks hardcore The Plasmatics, qu’une enquête sur le mouvement Rock Against Racism qui était alors très mobilisateur en Grande Bretagne… Un éventail de sujets qui correspondaient parfaitement au choix du mot « New Wave », non pas pris au sens de la mode du moment (les années 80 furent en effet celles de la new-wave musicale de The Cure ou de Siouxsie and the Banshees) mais plutôt dans le sens de nouvelles vagues qui déferlent et renouvellent les cultures liées au rock. New Wave avait été fondé par Patrick Herr Sang et Aline Richard en juin 1980. Une petite dizaine d’autres adeptes de l’écriture et de la mise en page composait son noyau central. Dans l’esprit de Patrick Herr Sang les fanzines n’étaient pas uniquement de simples feuilles d’information composées et assemblées artisanalement par des fans, ils devaient aussi avoir une fonction de nouveaux médias tournés vers les nouveaux mouvements et les nouveaux artistes ignorés par le reste de la presse : « Avec New Wave, nous avions l’envie de parler des nouvelles vagues rock émergeantes. De montrer aussi que le rock n’était pas uniquement anglo-saxon et qu’il pouvait aussi y avoir des scènes polonaises, japonaises ou brésiliennes. »
Une passion pour les faces cachées du rock et un besoin de les faire découvrir qui prendra une nouvelle dimension puisque New Wave va aussi se transformer en distributeur musical et en label qui entre 1983 et 1989 publiera une trentaine de sorties, vinyles ou cassettes…
A force de rencontrer des gens qui s’autoproduisaient mais qui avaient du mal à se diffuser, nous avons jeté les bases d’un réseau de distribution. A force de recevoir des démos de musiciens nous avons lancé notre propre label, New Wave Records.New Wave par Patrick Herr Sang dans « Nyark Nyark ! » édité chez Folklore de la Zone Mondiale.
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