Artiste
Princeton, États-Unis
Chanteur, acteur, et athlète, Paul Robeson nait en 1898 à Princeton aux États-Unis, de parents anciennement esclaves. Il fait des études supérieures et devient avocat en sortant de la faculté de droit de Columbia, en plus d’avoir reçu des récompenses en baseball, basketball, football américain, et course à pied, faits assez remarquables dans une Amérique profondément raciste et ségréguée. C’est pour cette même raison qu’il devra arrêter sa carrière juridique peu de temps après l’avoir commencée au début des années 20. Avec son épouse, il tente sa chance en Angleterre, ce qui lui réussit, cette fois pour ses talents artistiques. Sa carrière est lancée : Paul Robeson jouera dans des films, des comédies musicales (le fameux Show Boat), des pièces de théâtre et époustouflera le monde entier de sa puissante voix de baryton-basse. Il se relie à Harlem Renaissance, un mouvement intellectuel et artistique affirmant et célébrant la culture afro-américaine.
Dénonçant la condition des noirs états-uniens tout en revendiquant un héritage africain et américain, l’ébullition Harlem Renaissance amène une conscience de classe bienvenue dans un entre deux guerres où, bien que l’esclavage ait été aboli et que les Noirs aient le droit de vote, ceux-ci sont encore largement discriminés, chassés voire lynchés. Lié au Parti Communiste des États-Unis Paul Robeson met son aura et son talent au service de causes et valeurs politiques de gauche. Ainsi, en 1937, il revisite son célèbre “Old Man River” pour fédérer des troupes antifascistes américaines pendant la guerre civile espagnole. Il est aussi le premier noir à jouer Othello de Shakespeare. Par son jeu et ses textes, il tente de combattre les représentations médiatiques du noir imposées par les producteurs blancs, mais las de leurs réalisations peu valorisantes, il stoppe le cinéma en 1940.
Après un tour du monde militant, qui lui fait visiter l’URSS et la Chine il rentre en 1939 aux États-Unis où il deviendra président du CAA (Council of African Affairs) qu’il avait aidé financièrement auparavant. A cette époque, Paul Robeson parle une vingtaine de langues majoritairement africaines. Notre puissant baryton devient alors un leader de la pensée panafricaniste et anticolonialiste, ce qui dérange les puissances coloniales et le gouvernement américain qui lui retire son passeport en 1950 sur fond de guerre froide et de maccarthysme. Lorsqu’il le récupère huit ans plus tard, il entame une dernière tournée mondiale qui le fera notamment venir chanter à la Fête de l’Humanité à Paris, avant de revenir définitivement aux Etats-Unis en 1966, année où sa femme décède. Il la rejoindra 10 ans plus tard, en 1976.
Aujourd’hui moins célèbre que d’autres leaders afro-américains, Paul Robeson fut pendant trente ans un homme de premier plan des luttes communistes antifascistes et aussi un des plus grand chanteurs américains.
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