Plus bleu que tes yeux

La France se remet lentement des désastres de la guerre, on reconstruit le pays. L’Abbé Pierre lance un cri d’alarme avec les mal logés, souvent des ouvriers qui vivent dans des taudis : beaucoup viennent du Portugal, d’Espagne, d’Italie, du Maghreb et sont les grands-parents de la France de demain, donc d’aujourd’hui ! La guerre froide, puis les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie plongent la France dans une période sombre et le monde dans l’angoisse. Le jazz explose à Saint-Germain-des-Prés : Serge Gainsbourg, Juliette Gréco, Charles Aznavour, Boris Vian s’en imprègnent. La chanson réaliste compte ses voix : Edith Piaf, Patachou, Catherine Sauvage tout comme la chanson contestataire emmenée par Léo Ferré et Georges Brassens. Mais c’est dans la fureur du rock que la jeunesse exprime son envie de neuf. Ses icônes sont Elvis Presley, Gene Vincent, Chuck Berry…

Quelle magnifique déclaration d’amour ! Profiter de l’être aimé sans penser au lendemain et se perdre dans ses yeux en savourant le bonheur d’être à ses côtés ! Cette passion qui défie la mer, le vent et autres forces de la nature, est sublimée par la poésie et la simplicité de ces mots. Il y a tant d’émotion dans cette chanson, qu’elle nous transporte sur un petit nuage…

Romantique et langoureuse à souhait, la mélodie habille parfaitement cette déclaration écrite par un jeune Charles Aznavour exalté par le sentiment amoureux. Nous devinons le décor, en noir et blanc, de cette scène d’amour. Bercée par un glockenspiel, transportée par le violon et l’accordéon, Patachou interprète cette chanson avec émotion et nous conforte dans cette impression que le temps s’arrête.